Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 29.djvu/469

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au premier rang, avec le chiffre 1,330 ; les autres crimes prédominans sont ou de la même nature, ou de la même classe : enlèvement ou détournement de mineures, 1,118 ; attentats à la pudeur, 1,093 ; le troisième rang appartient à un crime voisin du parricide, les blessures faites aux ascendans, lesquelles présentent le chiffre 1,100. Au mois d’août, le crime de débauche, qui occupait le premier rang le mois précédent, redescend au troisième ; le premier appartient aux incendies d’édifices non habités, meules, granges, etc. Ici ce n’est pas la température qui agit, mais l’occasion qui fait le coupable : c’est l’époque des récoltes et de la rentrée des moissons ; on comprend donc que celui qui veut y porter l’incendie ne puisse agir qu’à ce moment de l’année. Remarquons toutefois qu’il y a là un acte de vengeance, la preuve d’une haine violente à laquelle l’influence de l’été peut n’être pas étrangère. C’est encore en partie ce sentiment qui prédomine dans le faux témoignage, lequel, de concert avec la subornation, prend pendant le même mois la quatrième place. En septembre, les passions brutale commencent à s’amortir. Aussi les attentats contre les enfans sont-ils tombés au quinzième rang, et ceux sur les adultes au vingt-troisième. Les vols et les abus de confiance prennent alors le dessus ; ils occupent le quatrième rang. Les récoltes ne sont pas encore complètement terminées ; aussi les incendies de granges, de meules, etc., continuent d’occuper les hauts numéros. Le plus fort appartient à la concussion et à la corruption, ce qui semble du reste tenir simplement à l’époque des fermages et des redditions de comptes ; le même crime tient encore en octobre le quatrième rang. La supposition et la suppression de part, qu’on trouve au second, paraissent être simplement en relation avec les époques de l’année où les naissances sont plus nombreuses, car, pour apprécier exactement les causes de variation de ces crimes, il serait nécessaire d’avoir dans l’année la distribution mensuelle des accouchemens. L’assassinat et le parricide, les vols sur les chemins publics, se placent, d’octobre à janvier, parmi les crimes prédominans. Nous retrouvons ici l’influence des longues nuits, des jours sombres : les routes et les champs, devenus plus déserts, rendent l’exécution de ces crimes plus facile. En septembre et en octobre, les tribunaux vaquent : en novembre, les affaires se multiplient, les opérations des conseils de révision commencent, une foule de transactions sur les propriétés ont lieu : on s’explique donc que le faux témoignage et la subornation, le faux en matière de recrutement, le faux en écritures authentiques, figurent en tête de la liste. La fausse monnaie, les vols dans les églises, qui sont les deux crimes prédominans de janvier, s’expliquent aussi par le peu de clarté du jour ; en février, nous voyons reparaître la suppression de part et l’infanticide, qui occupent aussi