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mité dans la sphère d’action duquel une vacance s’est produite se rassemble, et désigne le candidat qui doit recevoir les suffrages du parti. S’agit-il de faire choix de candidats pour les postes de gouverneur, vice-gouverneur, juge à la cour suprême, et autres fonctions pour lesquelles un vote doit avoir lieu dans tout l’état, on convoque une convention. Tous 1es comités de comtés ou de districts nomment un même nombre de délégués ; tous les délégués se réunissent à un jour donné et désignent à la majorité des suffrages les candidats du parti. Les choix ainsi faits sont publiés par la voie des journaux, et les comités locaux convoquent des assemblées de ratification auxquelles assistent tous les membres du parti. On y rend compte des travaux de la convention, on y fait un éloge pompeux des candidats qui ont obtenu la majorité, et l’assemblée s’engage à les soutenir. De même tous les quatre ans, et environ six mois avant l’époque fixée pour l’élection du président, une convention générale se réunit dans la ville désignée par la convention précédente ; chaque état y est représenté par un nombre de délégués égal au nombre des électeurs fédéraux qu’il a droit de nommer. Ces délégués doivent être munis de pouvoirs en règle, délivrés par les comités d’état. La convention se constitue comme si elle était la chambre des représentans : elle a de droit pour règlement le règlement même du congrès. Après la vérification des pouvoirs, un comité, composé d’un délégué de chaque état, est chargé de rédiger la plateforme, c’est-à-dire le programme politique qui résume les aspirations et les vues du parti, et qui doit lui servir de drapeau dans l’élection. On procède ensuite par voie de scrutin oral à la désignation des candidats à la présidence et à la vice-présidence. Les conventions du parti démocratique ont adopté comme règle, depuis 1844, qu’une candidature, pour être régulière, devait réunir la majorité des deux tiers. Les choix de la convention sont soumis dans chaque état à la ratification du peuple, ce qui donne lieu à des manifestations politiques que chaque parti s’efforce de rendre aussi imposantes que possible-et dans lesquelles les orateurs en renom sont invités à porter la parole.

Le moindre défaut de ces organisations compliquées est d’être extrêmement coûteuses ; les candidats de tout ordre et leurs partisans sont mis fréquemment à contribution pour subvenir aux frais de toute nature qu’entraînent la réunion des conventions, la correspondance, l’impression des circulaires et des bulletins de vote, les affiches vivantes, et les placards, sans compter les salves d’artillerie, les sérénades, les processions aux flambeaux et autres accessoires indispensables des manifestations américaines. Un inconvénient beaucoup plus grave est la suppression de la liberté du vote. Aux États-Unis