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LE PAVÉ.

Durand, fronçant le sourcil.

Ton inclination ?… (Se remettant.) Allons, je suis fort aise que tu veuilles bien en convenir à la fin ! Je vois que Jean ne m’avait pas trompé, et que tout s’arrange pour le mieux ! Ce garçon est un excellent sujet, une bonne nature… Dis-lui que je regrette de l’avoir mal jugé,… et dis-lui aussi que c’est ta faute plus que la mienne.

Louise.

Ça, c’est vrai ! je n’aurais pas dû le démentir.

Durand.

Va le trouver, et laisse-moi travailler. J’ai encore une demi-heure avant le dîner de mon voisin.

Louise.

Votre voisin ! Mais le voilà, monsieur, il vient vous chercher.

Durand.

Alors laisse-nous. (Louise fait la révérence au voisin qui entre. Elle sort.)


Scène XXI.

DURAND, LE VOISIN, puis COQUERET, puis LOUISE.
le voisin.

Vous n’êtes pas plus prêt que ça ? Je parie que vous alliez oublier de tenir votre promesse !

Durand.

Non, cher voisin, pas du tout. Mais est-ce que vous exigez que je sois en toilette ?

le voisin.

Oui, certes ; les personnes qui veulent faire connaissance avec vous sont des dames.

Durand.

Alors c’est différent. (Il sonne.) Vous ne m’aviez pas dit… (À Coqueret qui entre.) Mon habit noir, une cravate blanche ! (Coqueret entre dans la chambre à droite.)

le voisin.

Est-ce que vous n’êtes pas bien ? Je vous trouve la figure allongée depuis ce matin.

Durand.

C’est possible. J’ai éprouvé une grande secousse.

le voisin.

Quoi donc ? Un accident ?

Durand.

Oui ! un pavé…