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Grecs, héritiers de leur civilisation, étaient obligés d’en étudier les monumens. Nous qui vivons dans un siècle curieux et investigateur, nous ne pouvons ignorer impunément ce qui s’est fait avant nous. Aussi la connaissance de l’histoire de l’art est-elle aujourd’hui indispensable à tout esprit un peu cultivé. Un autre fait qui vient à l’appui de ce besoin de l’histoire qui se fait sentir de nos jours, c’est la publication de la deuxième édition de la Biographie universelle des Musiciens, par M. Fétis, qui poursuit son cours et dont le troisième volume vient de paraître.

Faisons maintenant le signe de la croix, car l’année qui va finir dans quelques jours aura été propice à l’art le plus charmant qu’aient inventé les hommes à l’aide de Dieu. Un Tudesque perturbateur de la beauté, M. Richard Wagner, a reçu à Paris la juste récompense de son audace ; le génie de Gluck a soulevé la pierre de son tombeau, Alceste a été restaurée par une grande cantatrice dramatique et nous a fait entendre de sublimes accens, qui font le désespoir de tous les compositeurs de canzonette ; M. Pasdeloup a fait une tentative heureuse en mettant les chefs-d’œuvre de la musique instrumentale à la portée de tous ; la musique sans style et sans idées a été malmenée au Conservatoire et au festival de l’Opéra. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes connus.


P. SCUDO.


Dans les relations les plus détaillées de la bataille de Ligny (16 juin 1815), on s’accordait à dire que le colonel Tiburce Sébastiani commanda la division Girard après que les généraux eurent été mis hors de combat. Les écrivains qui m’ont précédé, et chez lesquels j’ai puisé cette assertion, n’ont pas été contredits[1]. Je me suis conformé, après eux, à ce qui pouvait passer pour un fait accepté. Les fils du général Matis, poussés par un sentiment respectable, réclament l’honneur de ce commandement pour leur père, déjà colonel en 1811, qui s’était signalé au siège de Sagonte et commandait en 1815 le 82e à Ligny. Les preuves qu’ils allèguent pour cette revendication sont l’ancienneté du grade, les souvenirs d’anciens officiers du 82e et par-dessus tout l’assertion du général Matis dans ses mémoires posthumes et encore inédits. On y lit en effet ce qui suit : « Le général de brigade Villiers prit le commandement de la division et moi, celui de sa brigade. Il fit avancer la seconde brigade et marcha sur les Prussiens, mais à peine avions-nous parcouru un quart de lieue qu’il fut blessé d’une balle à la main et me remit le commandement de la division. »


E. QUINET.


Dans la livraison du 1er octobre, deux fautes d’impression ont altéré le sens en deux endroits ; elles doivent être corrigées comme il suit :

Page 555, ligne 26, au lieu de : éloquemment, lisez : noblement.
Page 563, ligne 23, au lieu de : la France près de sa perte, lisez : la France.


V. DE MARS.

  1. Le capitaine de Mauduit, les Derniers Jours de la grande armée, p. 73, 1848. — Le colonel Charras, Campagne de 1815, p. 144-155, 1857.