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presque constamment : elle tombe de 6 1/2 au-dessous de 2 pour 1,000 pendant l’avant-dernière période (1852-56), et ne se relève pas même à 4 pour 1,000 à la dernière date. Le tableau qui va suivre n’éveille-t-il pas l’idée d’un corps portant en lui-même un germe de souffrance ?


FRANCE.
Mouvement progressif de la population, de 1801 à 1861[1]


Périodes décennales Population moyenne pendant la période Moyenne de l’accroissement annuel. Proportion de l’accroissement par année
1817 — 1821 29,982,833 191,617 1 sur 156 1/2
1822 — 1826 30,940,917 194,795 1 sur 159
1827-1831 31,994,591 166,299 1 sur 192 1/2
1832 — 1836 33,058,067 123,218 1 sur 268
1837 — 1841 33,885,544 129,013 1 sur 262 2/3
1842 — 1848 34,815,969 179,702 1 sur 194
1847 — 1851 35,592,465 106,076 1 sur 335 1/2
1852 — 1856 35,911,267 60,840[2] 1 sur 588
1857 — 1861[3] 36,376,265 134,760 1 sur 270
Année 1857, isolément. 36,096,806 115,034 1 sur 314
1858 36,195,938 95,320 1 sur 379 2/3
1859 36,261,872 38,563 1 sur 940 1/3

Les résultats du recensement quinquennal exécuté en 1861 viennent de nous fournir un nouvel élément de comparaison. À la fin de l’année 1861, la France comptait 37,382,225 habitans. Ce total comprend le contingent des départemens récemment annexés, moins l’arrondissement de Grasse, qui a été détaché du département du Var et réuni à celui des Alpes-Maritimes. La déduction à faire pour la Savoie et le comté de Nice est de 669,059, ce qui laisse la population de l’ancienne France fixée à 36,713,166 âmes. Ces chiffres expriment les faits généraux constatés par les censeurs qui se sont présentés aux domiciles des citoyens. Les mouvemens de détail qu’on apprécie par la comparaison des décès et des naissances ne sont encore connus que jusqu’en 1859 inclusivement A cet égard, les derniers renseignemens laissent une impression assez triste. On y a pu voir par exemple que l’année 1859 a été affligée par une mortalité exceptionnelle. La population française n’a augmenté que d’une tête par 940 habitans, tandis qu’en Angleterre l’augmentation était de 1 pour 80, c’est-à-dire onze fois et demie plus forte.

  1. Les élémens de ce tableau sont généralement empruntés à l’Annuaire du Bureau des Longitudes.
  2. Pendant cette période quinquennale, deux années sur cinq (1853 et 1854) présentent une diminution au lieu d’un accroissement : c’est ce qui abaisse ainsi la moyenne des cinq années.
  3. Publication officielle du dernier recensement dans le Moniteur du 12 janvier.