Page:Revue des Deux Mondes - 1862 - tome 39.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prévus qui se produiront ailleurs. C’est à 71 millions que l’Exposé des motifs estime l’augmentation du budget ordinaire de 1863 sur le budget de 1862[1], en le répartissant ainsi :


1° Dette publique et dotations 28,838,607 fr.
2° Frais de régie et de perception 13,295,556
3° Services généraux des ministères 29,638,942

Le premier article n’est susceptible d’aucune modification importante, si ce n’est en ce qui concerne la portion afférente aux intérêts de la dette flottante, qui y figurent pour 13 millions. On peut en dire à peu près autant du second article, qui comprend d’ailleurs 4,, 500, 000 fr. pour achat et fabrication des tabacs, 4,600,000 fr. pour subvention aux paquebots transatlantiques. Le troisième article, attribuant 21 millions aux services militaires (environ 18 millions pour la marine et 3 millions pour le ministère de la guerre et pour l’Algérie), ne laisse que 8 millions aux services civils. Certes, en jetant un regard en arrière, en nous rappelant combien ont été dépassées les prévisions des budgets précédens, nous devrions nous estimer heureux que les dépenses imprévues se renfermassent dans les crédits ajoutés au budget de 1863. Comme il n’en sera certainement pas ainsi (ce n’est pas trop s’avancer que de l’affirmer), il y a toute raison de réaliser sur chaque chapitre du budget toutes les économies possibles.

L’honorable M. Devinck disait, dans la dernière discussion de l’adresse, qu’il appartenait au corps législatif de prendre l’initiative des économies. En lui répondant, on lui reprocha de n’avoir pas spécifié les points sur lesquels il entendait faire porter les réductions. Si M. Devinck a seulement voulu dire, comme je le crois, que, l’initiative n’étant pas prise par le gouvernement, c’était le devoir du corps législatif de l’amener à cette détermination, il a eu parfaitement raison ; mais, s’il avait annoncé l’intention de procéder à une révision détaillée du budget, je ne doute pas que son contradicteur n’eût entrepris de lui contester le droit et de lui démontrer l’impossibilité de procéder ainsi. Il est en effet très vrai qu’un budget ne peut être ni bien fait, ni bien refait par une assemblée, pas même par une commission. Lorsqu’entre les ministres et les cham-

  1. On a vu plus haut que l’augmentation totale pour 1863, comparée à 1862, est de 122 millions. En tenant pour exacte l’application faite par l’exposé de motifs, ces 122 millions se répartiraient ainsi :
    Budget ordinaire 7 1,000,000
    Budget extraordinaire 38,000,000
    Budget départemental 13,000,000
    122,000,000