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250 kilomètres, entre le désert de Mgunda à l’est, le lac Nyanza au nord, la rivière Malagarazi à l’ouest, les états d’Ugala, d’Ukimbu, d’Uwembé au sud, au sud-est et au sud-ouest. Il est compris entre les 4e et 5e degrés de latitude sud et les 31°, 37’ et 28°,50’ de longitude à l’est de Paris. Les caravanes indigènes mettent de vingt-cinq à trente jours pour le traverser, avec quatre haltes. L’altitude de cette région varie de 900 à 1,250 mètres. Les Portugais, à la fin du XVIe siècle, ont les premiers entendu prononcer ce nom, qui depuis a été marqué, défiguré de diverses façons, sur les cartes de l’Afrique. D’anciennes traditions conservées dans le pays représentent l’Unyamwezi comme ayant formé jadis un état puissant sous un seul chef, et elles ajoutent qu’il y a bien longtemps, quand le dernier souverain de l’Unyamwezi mourut, ses fils et les grands se partagèrent son empire, et qu’ainsi fut morcelé ce puissant état. Aujourd’hui en effet, il est coupé en un grand nombre de subdivisions, ayant chacune un chef particulier. Une seule langue y est en usage ; mais, comme tous les idiomes africains, elle s’est modifiée en une infinité de dialectes.

Cette région n’est pas montagneuse ; un terrain argileux y recouvre un granit qui de place en place s’élance du sol avec des formes pittoresques, formant de vastes dômes, des blocs puissans et bizarrement entassés. Le climat est généralement salubre ; néanmoins, durant l’été, les vente d’est, rafraîchis par les alluvions marécageuses des vallées, balaient cette contrée Comme la tramontane d’Italie, coupent de courans froids la chaude atmosphère, et par le brusque contraste des changemens, engendrent des maladies. On signale aussi dans certaines parties de cette contrée des fièvres bilieuses. Les pluies sont violentes dans leur saison, qui s’étend de septembre à mai. Pendant cette longue période, les fortes ondées se succèdent presque sans relâche. Au contraire, dans la saison sèche, la terre présente un aspect de grande magnificence, et c’est à juste titre que cette contrée a été appelée le jardin de l’Afrique inter tropicale. Le charme en est augmenté par le contraste des plaines rouges et stériles de l’Ugogo. Les villages sont nombreux et bien peuplés ; on les voit à de courts intervalles se dresser du milieu du labyrinthe de haies vertes qui couvre le sol. La terre est bien cultivée, et l’abondance du bétail donne une bonne idée de la prospérité de cette terre.

Les villages sont, comme dans les pays voisins, d’Usagara et d’Unyanyembé, formés d’une espèce particulière déniaisons auxquelles on donne le nom de tembé. M. Burton observe que le degré d’importance des constructions africaines donne à peu près le niveau de la civilisation des diverses tribus ; ainsi le tembé, habitation d’une