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Longueur à la flottaison 78 met.
Largeur hors cuirasse au fort 17
Hauteur de batterie au milieu en charge 1 m. 90
Tirant d’eau moyeu en charge 7 m. 75
Déplacement ou poids total en charge 5,620 tonneaux.
Dont pour poids de coque, d’aménagemens et de cuirasse 3,440 —
La cuirasse seule avec ses chevilles 840 —
La différence entre le chiffre du déplacement total (5,020 tonneaux) et celui du poids de la coque, des aménagemens et de la cuirasse (3,440 tonneaux) représente le poids de l’armement, des machines, du charbon, de l’artillerie, des vivres,

de l’eau, du personnel, etc. ; il est de

2,180 —

Ce dernier chiffre se décompose à son tour ainsi qu’il suit :

Une machine de la force nominale de 900 chevaux, un approvisionnement de charbon de 675 tonneaux, 36 canons de 30 rayés correspondant au calibre de 100 de sir William Armstrong et approvisionnés à 155 coups par pièce au lieu de 110, qui formaient jusque-là l’armement régulier ;

Un équipage de 570 hommes, plus que suffisant pour le service de la machine et de l’artillerie, mais porté à ce chiffre pour renforcer la garnison en cas d’abordage ;

Vivres pour deux mois et demi et pour 570 hommes ;

Eau pour un mois et pour 570 hommes.

L’épaisseur des plaques qui composent la cuirasse varie entre 11 et 12 centimètres.

La mâture de la frégate est très légère, propre seulement à appuyer le navire dans les gros temps ou à regagner un port quelconque en cas d’avaries, le navire devant faire route d’habitude soit à grande, soit à petite vitesse.

Sur le pont se trouve un blockhaus crénelé pour la mousqueterie, cuirassé et destiné à abriter la roue, les timoniers et le commandant.

L’approvisionnement de charbon correspond à huit jours de consommation à toute vitesse.

À l’expérience, car la Gloire navigue presque depuis deux ans déjà, voici les résultats qui ont été obtenus :

La vitesse en calme et à toute vapeur a varié entre 12 nœuds 50 et 13 nœuds 50, soit en nombres ronds entre 24 et 25 kilomètres à l’heure. Avec la moitié des feux allumés, la vitesse est descendue seulement à 11 nœuds ; avec le tiers des feux, elle a été encore de 8 à 9 nœuds. Ceci revient à dire que, marchant à toute vapeur et de beau temps, la Gloire peut franchir avec son charbon une distance de 800 lieues marines (de 20 au degré géographique ; , eu allumant la moitié de ses fourneaux une distance de 1,200 lieues, et de 1,600 lieues avec le tiers de ses feux.

Avec vent debout, grosse mer et coup de vent de mistral très violent, la vitesse de la Gloire n’a été réduite qu’à 10 nœuds, et par le même temps, avec toute sa voilure orientée au plus près du vent, la vitesse s’est relevée à 11 nœuds 50. Quoi qu’on en ait dit, la Gloire s’est toujours bien comportée à la mer par tous les temps ; ses mouvemens de tangage et de roulis sont même d’une douceur remarquable, et malgré les fatigues qu’elle a déjà subies, elle n’accuse aucun mouvement d’arc dans sa coque, ni de fatigue dans sa menuiserie. Du reste ses qualités en tant que bâtiment de mer ont été sérieusement prouvées des l’année dernière déjà, lorsqu’en revenant d’Alger en compagnie de l’Eylau, vaisseau à hélice de 900 chevaux, ou l’a vue rentrer à Toulon filant 10 nœuds par un coup de vent de nord qui forçait le vaisseau impuissant à laisser porter pour aller gagner piteusement le mouillage des lies d’Hyères.

La frégate anglaise diffère de la nôtre à beaucoup d’égards. S’il est vrai de dire que, le jour où l’administration se décida à ordonner