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LA
QUESTION D'ORIENT
EN 1840 ET EN 1862

I.
LE TRAITE DU 15 JUILLET 1840.

I. Mémoires de M. Guizot., cinquième volume. — II. L’Orient rendu à lui-même, par M. Mano, Londres 1861. — III. Archives diplomatiques (avril, octobre et novembre 1861, mai et juillet 1862). — IV. Histoire du Monténégro, par M. Dolarue. — V. Œuvre des écoles d’Orient, juillet 1862. — VI. Correspondances particulières.


Je voudrais rendre compte du cinquième volume des mémoires de M. Guizot, dans lequel il explique les négociations qui ont amené le traité du 15 juillet 1840 ; c’est un des chapitres importans de l’histoire de nos jours. Je voudrais aussi parler de la question d’Orient telle qu’elle est aujourd’hui. On voit quel est le trait d’union entre les deux sujets de mes réflexions.

En histoire, c’est toujours aujourd’hui qui juge hier, comme c’est demain qui jugera aujourd’hui. Il y a dans les événemens de chaque jour beaucoup de choses qui tiennent aux hommes du moment : aussi elles ne durent pas et n’ont point d’influence sur l’avenir, elles appartiennent à la chronique, au journal, aux mémoires : elles n’entrent pas dans l’histoire ; mais il y a aussi dans les événemens de chaque jour quelque chose de durable et qui a son influence sur l’avenir. Les contemporains ne voient pas toujours ce côté de l’événement. L’avenir seul le voit, le sent, et l’histoire s’attache à ce côté, qui n’est