Si tu dois être encore notre esclave, ne me préfère ni la douceur d’être libre, ni la gloire des combats. Ne permets plus que les déesses t’enlèvent d’auprès de moi ! Ai-je besoin que ton nom soit inscrit sur un drapeau, ou qu’il soit gravé sur le bronze, pour savoir que ton cœur est fier et ton bras invincible ? Bactis, ne t’en va plus, car un jour de plus j’étais morte, et tu aurais vu mon ombre désolée marcher à tes côtés dans la nuit, ou gémir à ton chevet jusqu’au retour du matin.
Fille adorée, espère encore. À qui fait son devoir, le Destin daigne sourire. Mais voici ton père… tout éperdu ! Que lui est-il donc arrivé ?
Ma fille ! Je craignais de te trouver morte ! Ta mère, où est-elle ?… Ton frère…
Ils n’ont pas quitté la maison, et aucun de nous n’était en danger ; mais vous ?…
Oh ! oui, moi ! La tempête !…
Les éclairs !…
Le vent !…
La grêle !…
Et la foudre !…
Une bourrasque à décorner des minotaures !
Des serpens de feu qui semblaient les flèches d’Apollon en courroux !
Les murs du temple ébranlés par les hoquets du Tartare !
Et la propre foudre de Jupiter éclatant sur nos têtes !
Brisant sur l’autel l’image de Plutus aussi menu qu’une tête d’échalote dans un mortier à saucisses !
Et au retour quel désastre ! Ma récolte de l’année perdue, mes champs ravagés, mes plantations hachées !…