Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 45.djvu/982

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 juin 1863.

Nous n’avons aucune retouche à faire, devant le résultat des élections, à l’esquisse que nous tracions du mouvement électoral, il y a quinze jours, au moment où s’ouvraient les scrutins. Ces élections générales sont un événement important dans l’histoire contemporaine, un événement qui sera fertile en conséquences. Elles ont marqué, comme nous le disions depuis deux mois, un véritable réveil de l’esprit public ; elles ont rompu le charme qui avait si longtemps paru distraire la France du souci de sa politique intérieure ; elles introduisent un nouvel élément dans le jeu des institutions actuelles ; elles ont donné plus que l’opposition démocratique et libérale n’avait le droit de se promettre : elles sont le commencement manifeste de quelque chose.

Les incidens particuliers de cette lutte, qui est pour notre pays une crise de rajeunissement, ne sont point de notre domaine. Nous n’en pouvons relever que les caractères les plus généraux. Sans doute, si nous nous arrêtions aux détails de la lutte électorale, nous aurions des regrets à exprimer sur l’insuccès de plusieurs candidatures libérales. Nous sommes affligés que le parfum de probité qui s’attache aux opinions et au nom de M. de Rémusat n’ait pas attiré à lui la majorité dans un département où il est cependant entouré d’une considération si générale. Nous déplorons que M. Casimir Perier, qui a fait si bonne contenance à Grenoble, n’ait pu vaincre les hostilités administratives qu’il a combattues avec tant de vigueur. Nous sommes fâchés que le Gers et la Haute-Vienne, où leurs candidatures avaient été si honorablement accueillies, n’aient pas envoyé à la chambre M. Léonce de Lavergne et M. Saint-Marc Girardin. Puisque M. Dufaure avait consenti enfin à se présenter aux suffrages de ses concitoyens, il est malheureux que les circonscriptions où il se présentait n’aient pas réparé elles-mêmes, par un empressement intelligent, les retards d’une candidature qui impor-