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L'IRLANDE
ET
LES CAUSES DE SA MISERE

I. Considérations sur l’étal de l’Irlande et sur son avenir, par Camille de Cavour; Londres 1845. — II. L’Irlande sociale, politique et religieuse, par Gustave de Beaumont, nouvelle édition ; Paris 1863. — III. The Condition and prospects of Ireland and the evils arising front the present distribution of landed property, etc., by Jonathan Pim; Dublin 1848. — IV. Letter of the most Rev. Dr. Cullen to the Rt. Hon. Thomas O’Hagan, M. P., on National Education, etc., Dublin 1863.

L’année 1863 laisse à l’Irlande une bonne récolte : blés, avoines, foins, pommes de terre, rien ne manque. Quand la terre y nourrit les habitans, l’Irlande n’a plus guère à supporter que les malheurs ordinaires de l’humanité. Dans les pays où la richesse s’est accumulée de longue main, le capital national supplée en partie au déficit de la récolte; il sert de grenier d’abondance, et, grâce à lui, les crises de subsistances se transforment en crises financières ou monétaires. En Irlande, où il n’y a de réserve ni en denrées ni en capitaux, l’insuffisance de la récolte produit son effet direct, la famine. Il faut saluer la venue de cette bonne récolte, mais ne pas se faire illusion : les causes qui ont rendu en Irlande la détresse habituelle et la famine périodique n’ont pas disparu. On n’a qu’un instant de répit, et l’on doit en profiter pour étudier les raisons de cette misère qui résiste à la civilisation, et fait presque douter de sa vertu.

L’Irlande (l’occasion s’est offerte de le dire dans la Revue)[1] est libre, aussi libre que l’Angleterre; elle possède la liberté civile, la liberté politique, la liberté religieuse, la liberté commerciale.

  1. Voyez la livraison du 15 décembre 1860.