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AMOURS
CHANSONS ET POEMES

L’IDOLE.

Mon âme a respiré le doux parfum des roses,
Des soleils enivrans elle a bu la liqueur,
Elle a surpris, la nuit, sur ses lèvres décloses,
Le rêve de la vierge incessant et vainqueur.

Mon âme a pénétré bien par-delà le chœur
Des nuages d’opale, au bleu séjour des causes ;
Elle a vu l’Immuable, — et de toutes ces choses
Elle a fait une idole et l’a mise en mon cœur.

Elle a mis en mon cœur l’idole qu’elle adore,
Et, comme un prêtre avare enrichissant son dieu,
Sa piété cupide entasse dans ce lieu,
Entasse des amours et des amours encore.

Elle attend. — Quelquefois, sur le seuil radieux
De l’extase où sans cesse elle reste abîmée,
Passe une ombre, elle y court, met les yeux dans ses yeux,
Et revient en pleurant devant la bien-aimée.

NIAISE.
À MADEMOISELLE X.

Niaise ! vous trompez-vous pas ?
Niaise ! en êtes-vous bien sûre ?