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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXIII.
MOEURS ET PAYSAGES DE LA CORNOUILLE
II. - LES PECHEURS DE LA COTE ET LE PILCHARD.



L’Angleterre doit à son littoral une grande partie de ses richesses ; elle lui doit aussi des beautés naturelles souvent célébrées par les poètes et par les romanciers. Pour ne parler ici que des côtes du sud-ouest, il serait difficile de trouver ailleurs une succession de points de vue tour à tour plus grandioses ou plus charmans. Les Anglais, qui ne cultivent guère l’art pour l’art, n’ont point manqué de tirer avantage de ces sites pittoresques. Dans ces baies profondes, baignées par des eaux abondantes, ils ont bâti des villes et creusé des ports qui attirent et invitent en quelque sorte tous les vaisseaux de la terre. D’autres anses plus étroites, mais non moins intéressantes pour le paysagiste, étaient occupées à une époque déjà ancienne par des pêcheurs. Depuis surtout un demi-siècle, ce terrain leur a été vivement disputé. De somptueuses villes de bains, ce que nos voisins appellent watering places, ont remplacé les villages de pêcheurs, relégués aujourd’hui sur le second plan et masqués par de riches terrasses, des rangées de maisons neuves disposées en croissant,