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provinces napolitaines un tiers, les Marches et l’Ombrie un quart. Quel que soit d’ailleurs le sort réservé à ces idées sur l’agrégation communale, un résultat est hors de doute : c’est que les franchises municipales seront libéralement distribuées aux communes, grandes et petites.

Après avoir indiqué, dans ses traits généraux, le mouvement qui s’est produit dans les esprits au sujet de l’organisation administrative du royaume, il reste à dire quelques mots des travaux du parlement italien sur cette matière. Dès la première réunion des députés italiens (18 février 1860), le roi, dans le discours de la couronne, déclara que de grandes libertés administratives étaient naturellement dans le programme du nouveau royaume. Tout le monde reconnaissait que l’organisation faite par M. Rattazzi à la fin de 1859 devait être plus ou moins profondément modifiée. Une loi du 24 juin 1860 adjoignit temporairement au conseil d’état une commission législative chargée de ce travail. M. Farini fut le membre le plus actif de cette commission. Au mois d’août 1860, M. Farini, alors ministre de l’intérieur, adressait à ses collègues une note qui indiquait les lignes principales de son projet. Il admettait les régions, tout en recommandant de ne pas faire coïncider les divisions administratives avec les frontières des anciens états. La région ne devait point être dotée d’un conseil électif, mais elle aurait un gouverneur muni de larges pouvoirs pour les nominations d’importance secondaire et l’expédition des affaires locales. Au-dessous de la région, la province était largement organisée. On lui confiait le soin des eaux et des routes, de l’hygiène publique, de l’instruction, des institutions de bienfaisance, le tout sous le contrôle de l’intendant, chargé de veiller à ce qu’elle remplît ses devoirs et n’en sortit pas. La tutelle des communes n’était point d’ailleurs confiée aux conseils provinciaux, mais bien aux fonctionnaires du gouvernement central, aux intendans et sous-intendans.

M. Minghetti succéda comme ministre de l’intérieur à M. Farini, et le 28 novembre 1860 il fournit à son tour à la commission législative une note destinée à donner une nouvelle impulsion à ses travaux. M. Minghetti se montrait décentralisateur résolu. Sa note insistait sur les réductions qu’on pouvait faire dans les attributions des quatre ministères de l’intérieur, de l’instruction publique, des travaux publics et du commerce. Au premier, on pouvait ôter tout ce qui regarde la bienfaisance, l’assistance publique, l’hygiène, les théâtres, les règlemens sur la chasse et la pêche, les monumens publics; au second, l’enseignement secondaire et professionnel, les universités, les académies des beaux-arts; au troisième, les eaux, les routes, les ports secondaires; au quatrième, l’agriculture, la sylvi-