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étages sont maintenant occupés par les réfectoires, les cuisines, les infirmeries, le laboratoire et les dortoirs des nourrices de passage. L’église ferme la cour du côté droit. La nef a été coupée à diverses hauteurs : au rez-de-chaussée est la chapelle, au premier étage la crèche, et au-dessus se trouvent les dortoirs des nourrices à demeure dans l’hospice. Le côté gauche de la cour est occupé par un corps de logis à un seul étage destiné à la lingerie et aux appartenons du directeur. Au-delà de ces constructions s’étend un vaste jardin renfermant une buanderie, une vacherie, et à droite et à gauche deux grands bâtimens nouveaux qu’habitent les garçons et les filles renvoyés à l’hospice par les nourriciers et par les colonies où ils avaient été placés. Salles d’étude, d’apprentissage, réfectoires et dortoirs, tout y a été disposé sur une proportion et dans des conditions d’isolement que ne présentent malheureusement pas au même degré les infirmeries. L’on regrette en effet d’y voir les enfans atteints de maladies contagieuses confondus avec les autres. Les infirmeries sont en outre situées au même étage que les salles d’asile réservées aux enfans qui viennent d’être recueillis et n’ont pu encore être placés définitivement, et elles se trouvent dans une dangereuse proximité des salles affectées aux nourrices de passage ou sédentaires et de la crèche elle-même. Sans doute il est bon d’avoir réservé aux filles et aux garçons de différens âges, à ces élèves rendus à l’hospice dans des conditions de moralité souvent douteuse, des corps de logis tout à fait distincte, si vastes même qu’une partie en reste inoccupée ; mais ne serait-il pas aussi urgent de consacrer aux infirmeries un local complètement séparé des autres bâtimens ? En dépit de tous les soins et de la propreté minutieuse qui règne dans les salles des malades, des miasmes funestes s’en dégagent et peuvent pénétrer facilement à travers les corridors jusqu’aux chambres occupées par les enfans sains et les nourrices. Les maladies des enfans sont, on le sait, éminemment contagieuses, celles de la peau et des yeux principalement. Nulle précaution ne peut donc suppléer à une séparation dont la nécessité est si évidente.

Si les infirmeries donnent lieu à quelques critiques, il n’en est pas de même de la crèche. On a plus d’une fois décrit l’aspect de cette vaste salle, établie dans toute l’étendue de l’ancienne église et superposée à la chapelle. Une centaine de berceaux, cachés par des rideaux d’une blancheur éclatante, en garnit les murs. Devant une large cheminée, où flambe un feu toujours allumé, des filles de service lavent, changent, habillent les enfans qui viennent d’être reçus, et qui attendent dans la crèche leur admission définitive ou leur départ pour la campagne ; mais ce qui, à l’égal de l’ordre et de