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de la chrétienté, la tenue d’une assemblée œcuménique en Occident, et non pas en Orient, indiquant en outre les points de discipline ecclésiastique dont il était convenable que cette assemblée s’occupât.

Le premier regardait Maxime et le prétendu schisme de Constantinople. — Maxime, disaient les Occidentaux, était venu s’expliquer devant les évêques d’Italie, qui avaient examiné sa cause et reconnu son droit au siège de la métropole orientale. Les objections faites contre son élection et son ordination avaient été résolues à la satisfaction de tous. Ainsi Maxime avait eu pour lui l’acclamation unanime du peuple de Byzance, et si son ordination s’était accomplie dans un lieu privé, c’est que les ariens, maîtres de toutes les églises de Constantinople, l’avaient chassé violemment de celle où il avait tenté de pénétrer. D’ailleurs Pierre d’Alexandrie, de vénérable mémoire (il venait de mourir à Rome), avait garanti la légitimité de son élection ; Nectaire, récemment intronisé, n’était donc qu’un usurpateur. La lettre ajoutait que Grégoire de Nazianze n’avait pu siéger canoniquement à Constantinople, étant en ce moment même possesseur d’un autre siège, que Nectaire n’était pas baptisé au jour de son élection, et conséquemment n’avait pu être nommé qu’en violation des règles canoniques ; pour ces raisons, le seul évêque légitime de Constantinople avait été et était encore Maxime. La conclusion était qu’il fallait l’introniser au plus tôt ; c’est à quoi le concile de Rome devait pourvoir.

Les évêques italiens élevaient en second lieu la même réclamation au sujet de Paulin, seul évêque catholique d’Antioche par suite de la mort de Mélétius : Flavien n’était qu’un faux évêque, un intrus, un parjure, qui détenait ce siège contrairement aux engagemens de son protecteur et aux siens.

La troisième question concernait le siège épiscopal de Jérusalem, ballotté depuis vingt-cinq ans d’un possesseur à l’autre. Cyrille l’avait occupé d’abord, puis, envoyé en exil par Constance, il avait laissé malgré lui son troupeau à l’abandon. Un certain Hilarius s’en était emparé et l’administrait, non sans opposition de la part des fidèles, quand Cyrille revint et le chassa. Hilarius en appela au tribunal de l’église romaine, ce qui était aux yeux des Occidentaux une forte présomption de son droit. Les évêques italiens demandaient donc dans leur lettre à Théodose le rétablissement d’Hilarius et la déposition de Cyrille. On reprochait d’ailleurs à ce dernier un caractère despotique et dominateur, une insubordination scandaleuse vis-à-vis de son ancien métropolitain de Césarée, qui pourtant était arien, et de plus les intrigues au moyen desquelles, à la mort de ce métropolitain, il avait porté son neveu sur le même