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UN
PEINTRE SUDISTE
DES MŒURS DU NORD EN AMÉRIQUE

Marion, by Manhattan, 3 vols; London, Saunders, Otley and C°.

Le 25 juin 1864 s’éteignait à New-York un des écrivains les plus remarqués parmi ceux dont les correspondances propageaient naguère au dehors, surtout en Angleterre, les théories les plus outrées, les attaques les plus excessives du secessionism le plus ardent. Sous le pseudonyme de « Manhattan, » il avait publié dans l’Evening Standard de Londres, et probablement aussi dans les feuilles américaines, des articles de tout genre si contraires à la politique unioniste et d’une telle virulence que l’administration du président Lincoln, — habituée qu’elle est cependant à supporter les plus extrêmes licences d’une presse hostile, — s’était crue cette fois en droit de sévir. Manhattan, cité devant le major-général Dix, dont les fonctions équivalent à celles d’un préfet de police, avait été d’abord arrêté, puis relâché provisoirement sur parole; il attendait qu’une décision finale du président réglât sa situation vis-à-vis des autorités, lorsqu’une maladie de quelques jours vint l’enlever brusquement et l’appela devant un tribunal plus auguste et plus formidable que ceux de la terre. L’Evening Standard, dans la notice nécrologique consacrée à ce collaborateur pseudonyme, nous apprit, sans nous révéler son nom, qu’il avait cinquante ans à l’époque de sa mort, et qu’il laissait une veuve avec un enfant. Après