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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.



31 janvier 1865.

Si nous avions besoin d’un exemple présent, parlant et saisissant, afin de démontrer l’inanité des mesures auxquelles le gouvernement a cru devoir recourir pour protester contre l’encyclique, la brochure de M. Dupanloup nous le fournirait ; si nous avions besoin d’un exemple significatif pour montrer aux catholiques l’avantage qu’ils doivent trouver dans l’abandon des prérogatives qu’ils ont demandées jusqu’à présent à l’union du spirituel et du temporel, à la confusion de l’église et de l’état, et dans l’usage simple et direct des garanties du droit commun, nous n’aurions également qu’à signaler l’éloquent écrit de M. l’évêque d’Orléans sur la convention du 15 septembre et l’encyclique du 8 décembre. Du côté de l’état, la preuve est complètement faite aujourd’hui de la stérilité et de l’inefficacité des restrictions illusoires que le gouvernement peut opposer à l’initiative épiscopale au nom de la vieille législation des articles organiques. Qu’a voulu le gouvernement en défendant aux évêques de lire et de commenter l’encyclique dans leurs chaires ? A-t-il eu l’idée d’empêcher que l’encyclique n’arrivât à la connaissance des fidèles ? A-t-il entendu empêcher que les doctrines politiques de l’encyclique ne fussent publiquement avouées et recommandées par les évêques français ? Cette intention, si elle a été la sienne, a été, on en conviendra, déjouée de la façon la plus éclatante. Il a suffi de la presse pour fournir à l’encyclique une publicité universelle. Tous les évêques, en protestant contre l’interdiction qui leur était signifiée, ont donné à l’encyclique une adhésion retentissante. Enfin M. l’évêque d’Orléans ne s’est pas contenté d’une simple protestation : il a pris hardiment l’offensive. Il a combattu avec une rare vigueur la politique du gouvernement envers l’Italie ; il a expliqué et défendu l’encyclique avec une ardeur et une verve qui ont réconforté ses amis, et que ses adversaires eux-mêmes ont admirées. À en juger par le