Page:Revue des Deux Mondes - 1865 - tome 59.djvu/502

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Éclat de rire du soleil,
Je vous salue !
Juillet rit à cieux déployés,
Le jour est pur, la nuit sans voiles.
Jaillissez, roses ! pétillez,
Étoiles !

Fermente et bous dans le sillon,
Sourde allégresse de la terre,
Sonnez, fanfares du rayon,
Couve, mystère !
Accouplez-vous dans la clarté,
Germes féconds de la matière.
Éclate et vis, âme, gaîté,
Lumière !

Allons, forçat du bagne humain,
Sèche tes pleurs, laisse tes haines,
Voici des lis et du jasmin,
Voici des chênes.
Jouir, c’est obéir à Dieu,
Ris donc un peu, la terre est blonde,
Le pampre est vert.
Ris donc un peu,
Vieux monde !

Ouvre tes yeux, voici le jour ;
Ouvre tes bras, voici la flamme ;
Voici l’harmonie et l’amour,
Ouvre ton âme !
Prends tout cela, Dieu te fait don
De l’éternelle et sainte joie.
Ah ! chasseur d’ombre, prends-la donc,
Ta proie !

O roi morose comme un roi,
N’écoute pas tes faux prophètes.
Ris à la vie, elle est à toi
Avec ses fêtes ;
Elle a promis, Dieu va tenir.
Ce qu’il commence, Dieu l’achève.
Elle est à toi du souvenir
Au rêve !

Ris à la mort, assez douté !
La mort n’est plus un grand peut-être ;