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Page:Revue des Deux Mondes - 1865 - tome 60.djvu/108

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sa domination. Le chérif d’Abou-Arisch, qui s’appelait Hussein. s’entendit avec les Acyres et fit arriver un corps de troupes à Hoeleïdah le 22 avril, le jour même où les Égyptiens évacuaient cette ville. Ces mouvemens jetèrent l’Yémen dans la plus grave confusion les Acyres occupèrent pour leur propre compte Hodeïdah, imposèrent une contribution de 120,000 thalaris aux habitans, et défendirent, comme autrefois, aux chrétiens de monter à cheval, ainsi, que de passer par la porte de La Mecque. Cependant Hussein finit par s’établir à Moka et par se faire reconnaître comme gouverneur du Téhama moyennant un tribut annuel de 90,000 thalaris.

Pendant l’administration du chérif Hussein, le pavillon anglais fut insulté à Moka. Un pareil fait s’était déjà produit en 1817 la compagnie des Indes avait fait bombarder la ville en 1823 et imposé des conditions fort dures à l’iman de Saana, qui y exerçait alors l’autorité. Une factorerie, un consulat avec des gardes, y avaient été installés; mais le prestige moral des Anglais était singulièrement affaibli en 1840. Lorsqu’on lui demanda la réparation des insultes et vexations dont les sujets de la reine avaient souffert, Hussein répondit au gouvernement de Bombay par une sommation d’évacuer Aden. En même temps l’iman de Saana, qui venait de triompher d’une révolte religieuse, méditait de reconquérir le Téhama sur Hussein, et il le sommait de rendre ce territoire à son légitime souverain. Le chérif répondit qu’il l’avait reçu de Dieu et qu’il le défendrait jusqu’à la dernière extrémité. Aux mois d’avril et de juillet 1841, l’iman proposa aux Anglais de combiner une attaque contre le chérif Hussein; mais à ces deux démarches et à une autre qui eut lieu en 1843, le résident politique répondit toujours que son gouvernement s’était imposé la règle de ne pas intervenir dans les démêlés intérieurs des chefs arabes, qu’il garderait par conséquent la neutralité. C’est à Constantinople que l’Angleterre avait demandé la réparation de ses griefs. En 1842, un commissaire turc, nommé Eschref-Bey, fut envoyé en Arabie, et y revint en 1843 sans réussir à rien conclure avec Hussein. Il échoua également à