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Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 61.djvu/276

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le mérite, et on lui fait honneur en outre de la transformation qui s’est opérée dans les opinions politiques de ses concitoyens et qui les a disposés à recevoir et à goûter les bienfaits de la liberté. Le titre que portent les ouvrages de Galluppi permet de croire qu’à cet égard tout au moins les éloges qu’on lui accorde ne sont pas empreints d’exagération[1].

En général, la critique italienne manque de profondeur et de force, surtout dans les questions d’ordre purement littéraire. On analyse, on résume beaucoup, mais on juge peu ; on se borne à dire que l’auteur ou l’ouvrage est simpatico, et après cette sorte de tarte à la crème le critique n’a plus rien dans son sac. Rendons néanmoins cette justice aux Italiens, et en particulier à l’académie qui nous occupe, que dans les matières scientifiques ils font plus d’efforts pour ne pas rester à la surface des choses. Toutefois l’analyse nous semble trop dominer encore, non que nous en voulussions rien retrancher, mais nous y voudrions ajouter les considérations personnelles de celui qui l’a faite ; alors même qu’elles sont excellentes, et c’est souvent le cas, elles nous semblent tenir trop peu de place.

L’Académie des sciences morales et politiques de Naples, quoique née d’hier, a déjà su se faire sa place en Italie. Le prince Humbert est venu assister à la séance annuelle de la compagnie ; le ministre des affaires étrangères lui a demandé ses directions scientifiques pour un voyage de circum-navigation qui allait être entrepris aux frais de l’état. Nous ne doutons pas que cette jeune académie n’occupe désormais un rang très honorable parmi les plus savantes compagnies de l’Italie régénérée.


F.-T. PERRENS.


V. DE MARS.

  1. Pensieri filosofici sulla libertà compatibile con qualunque forma di governo, — lo sguardo dell’ Europa sul Regno di Napoli, etc.