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GABRIELLE, poussant un cri, à part.

Ah ! c’est mon cousin !

TRISTAN.

Plaît-il ?

GABRIELLE.

Rien.

TRISTAN.

Vous me promettez de dire à Marie ?…

GABRIELLE, gaiment.

Tout ! Oh ! oui, monsieur !… — Adieu, monsieur.

TRISTAN.

Adieu, mademoiselle. (Gabrielle sort par la gauche.)

SCÈNE III.
TRISTAN, seul, sur le mur.

J’ai fait là une belle campagne. Ah ! mon cocher va bien rire en me voyant revenir seul ; mais moi je ne rirai pas… Je m’étais promis cependant… Allons ! l’amour n’est pas toujours aussi gai que je me le figurais. C’est à vous en guérir pour la vie. Eh ! Tristan, mon cher ami, penses-tu sérieusement ce que tu dis là ? Eh non ! morbleu ! J’ai ce soir du sang de Chérubin dans les veines, je me sens de force à aimer toutes les… Tiens ! j’ai oublié de demander son nom à la petite pensionnaire de tout à l’heure… Tant pis, j’aurais eu du plaisir à me le rappeler… Ce n’est pas qu’elle m’ait été précisément agréable… bien au contraire ; mais elle m’a fait comprendre que j’allais mal agir, elle m’a remis dans le droit chemin, et depuis un instant, grâce à elle, je me sens meilleur… C’est quelque chose… Allons ! ravisseur manqué, en route ! (Passant de l’autre côté du mur.) Je suis sûr qu’elle aura une bonne opinion de moi, et si jamais je la rencontre dans le monde… Ah ! ah ! je rirai bien… (Disparaissant.) Bonsoir, mesdemoiselles ! dormez en paix… Le loup se retire, (on ne voit plus que sa tête.) Tiens ! qui vient de ce côté ? (Il regarde par la gauche.) On dirait la dame blanche… moins la musique de Boïeldieu. Eh ! je ne me trompe pas, c’est encore elle !… Tiens ! tiens ! Pourquoi revient-elle par ici ?

SCÈNE IV.
TRISTAN, de l’autre côté du mur GABRIELLE.
GABRIELLE, entrant par la gauche, à part.

J’allais commettre une grave imprudence !… Si demain matin on avait découvert les pas de… mon cousin… sur le sable de l’allée,… près de