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Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 65.djvu/235

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ODES ET CHANSONS


I. — L’ALOUETTE

a mme p. de s……


Le jour commence à peine à blanchir les collines,
La plaine est grise encor ;
Au long des prés bordés de sureaux et d’épines
Le soleil aux traits d’or
N’a pas encor changé la brume en perles fines,

Et déjà, secouant dans les sillons de blé
Tes ailes engourdies,
Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé.

Dans l’air te balançant, tu montes et tu chantes,
Et tu montes toujours ;
Le soleil luit, les eaux frissonnent blanchissantes ;
Il semble qu’aux entours
Ton chant ajoute encor des clartés plus puissantes.

Plus haut, toujours plus haut, dans le bleu calme et pur
Tu fuis allègre et libre ;
Tu n’es plus pour mes yeux déjà qu’un point obscur,
Mais toujours ta voix vibre ;
On dirait la chanson lointaine de l’azur.