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Page:Revue des Deux Mondes - 1867 - tome 67.djvu/662

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faveur est assez considérable en France, il dépasse 17 pour 100, c’est-à-dire que, sur les 325,000 jeunes gens inscrits, 57,000 sont libérés aux termes de la loi, et sans visite corporelle.

Après les exemptés et les dispensés viennent les déduits, ainsi désignés parce qu’ils sont retranchés non pas du total des jeunes gens parvenus à l’âge de vingt et un ans, mais du groupe de ceux qui ont déjà subi l’examen et ont été déclarés aptes au service. La catégorie des déduits comprend les engagés volontaires dans les armées de terre et de mer, les jeunes officiers sortis des écoles avant l’âge de la conscription, les ouvriers des arsenaux, les membres de l’instruction publique dans les établissemens de l’état, les élèves de l’École polytechnique, de l’École normale et des grands séminaires. Ces déductions, au nombre d’environ 15,000, n’affaiblissent pas beaucoup notre état militaire, puisqu’un grand nombre de ceux qu’elles concernent, les volontaires, sont déjà classés dans les cadres et ont le désir d’y rester. Ce n’est pas tout : il faut faire la part de la flotte, qui prélèvera chaque année 7 ou 8,000 hommes sur l’effectif déclaré apte au service. Il faut enfin tenir compte des vides que vont faire dans les rangs les insoumis qui n’ont pas répondu à l’appel, les déserteurs, les sujets débiles dont les chefs de corps exigent le renvoi, les condamnations et les cas de décès qui surviennent depuis le tirage jusqu’à l’entrée au corps.

Résumons les données qui précèdent et limitons enfin avec précision la catégorie des conscrits admissibles chaque année dans les armées de terre, dont il s’agit ici d’une manière exclusive :


Le nombre total des jeunes gens inscrits sur la liste annuelle étant de 325,000
on doit retrancher de la totalité du contingent :
1° Pour défauts corporels 100,000
2° A la faveur des dispenses légales 57,000 166,000
Le nombre des conscrits considérés comme valides et admissibles se trouve ainsi abaissé à 150,000

Une seconde élimination est opérée parmi ces hommes ; elle comprend :


1° Les recrues destinées à l’armée de mer. 8,000
2° Les déduits proprement dits 15,000
3° Les non-valeurs. 4,000 27,000
Il reste, en définitive, une disponibilité de 132,000

Ce dernier chiffre donne le nombre total des jeunes gens que la France peut fournir pour le service des armées de terre, dans les conditions actuelles du recrutement. Toutes les combinaisons imaginables sont dominées par ces faits.

On est assez disposé chez nous à croire au progrès et à l’escompter. Bien des gens se figurent sans doute que les années