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ce qui est le cas des chambres des casernes, l’appel d’air qu’exerce le tuyau de fumée ne profite qu’aux personnes placées entre la porte et là cheminée. L’air reste stagnant dans les autres parties de l’appartement, et par conséquent se vicie en peu de temps. Le premier soin de la commission anglaise fut de faire établir dans chaque chambre des ventilateurs automatiques placés de telle sorte que l’air fût toujours en mouvement dans toute l’étendue de la pièce. Des améliorations de détail furent introduites aussi dans la construction des cheminées, tant pour en accroître l’effet calorifique que pour les faire concourir à la ventilation avec plus d’énergie ; mais en somme la commission, après avoir modifié autant qu’il dépendait d’elle l’état sanitaire des locaux consacrés à l’habitation du soldat, déclarait franchement que tout système de ventilation exige une surveillance continuelle, et que, faute d’un entretien convenable, les appareils qu’elle avait pris soin d’installer n’auraient plus bientôt aucune utilité.

Ainsi, l’on en arrive toujours à cette conclusion, que tout homme qui veut vivre dans un milieu salubre doit veiller lui-même à l’aérage des pièces qu’il habite. D’après ce qui précède, on aura compris que la question est sans importance pour ceux qui ont le bonheur d’occuper un vaste appartement. Ces privilégiés de la fortune sont en nombre bien restreint dans nos grandes villes. Quiconque est confiné une partie du jour dans une pièce étroite ou pratique plus ou moins la vie commune ne saurait avoir un souci plus grave pour sa santé que de s’assurer en toute saison une suffis-santé quantité d’air pur. C’est un besoin qu’il est bien facile aujourd’hui de satisfaire dans tous les lieux publics, grâce aux recherches et aux études de quelques savans. Il est assez démontré que le chauffage, loin de vicier l’atmosphère, comme cela arrive trop souvent, doit concourir avec énergie à en rendre la salubrité plus complète. Peu à peu le public deviendra sans doute plus exigeant sous ce rapport, et ne tolérera plus dans les théâtres et les salles de réunion l’air impur et méphitique dont il supporte aujourd’hui, sans trop s’en rendre compte, l’influence pernicieuse.

S’il a beaucoup été question dans cette étude des procédés propres à réchauffer en hiver l’atmosphère qui nous entoure, nous n’avons pu rien dire de ce qu’il y aurait à faire pour abaisser en été la température souvent excessive qui règne à l’intérieur des habitations de l’homme. C’est qu’en réalité l’homme est mieux armé contre le froid que contre le chaud, et puis on ne lutte avec avantage que contre un ennemi dont on a souvent à repousser les attaques. Sous la latitude du pays que nous habitons, l’hiver, sévit pendant sept mois de l’année ; l’été n’a de chaleurs importunes que