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Parieu et M. Pelouze, président de la commission des monnaies, assistés de MM. Herbet et Julien ; pour l’Italie M. Artom, conseiller de légation, et M. Pratolongo, chef de division au ministère de l’agriculture et de l’industrie ; pour la Suisse M. Kern, envoyé plénipotentiaire de la confédération, et M. Feer-Herzog, membre du conseil national ; enfin pour la Belgique M. Fortamps, directeur de la Banque de Belgique, et M. Kreglinger, commissaire du gouvernement belge près la Banque nationale. Nous aimons à reproduire ces noms parce qu’ils se rattachent à un acte qu’un journal spécial anglais, l’Economist, a pu appeler avec raison l’une des conventions internationales les plus importantes de notre époque. Les procès-verbaux des cinq séances de la commission méritent d’être consultés. Ils montrent avec quelle facilité les nations parviennent à s’entendre quand, oubliant de mesquines susceptibilités, elles ne consultent que leur véritable intérêt. On peut y voir aussi comment, en réglant dans le même esprit d’autres questions économiques, les peuples arriveraient à constituer cette confédération des états unis d’Europe qui assurerait la paix et produirait un accroissement de bien-être semblable à celui dont s’enorgueillissent les États-Unis d’Amérique.

Il est important de connaître les principales dispositions de la convention du 23 décembre 1865, car ce sont celles qui règlent actuellement la circulation monétaire dans les quatre états qui ont pris part au traité. Et d’abord, constatons-le avec regret, le principe du double étalon a été maintenu, contrairement à l’opinion unanime des commissaires, afin de ne pas soulever l’opposition des chambres françaises, qui n’étaient point prêtes encore, assurait M. de Parieu, à abandonner le système de l’an XI. Les commissaires belges avaient insisté vivement pour l’adoption de l’étalon unique d’or, et les représentans de l’Italie et de la Suisse les avaient appuyés. M. de Parieu, à en juger par ses écrits sur la question, semble être du même avis. C’est à tort, croyons-nous, qu’on a craint l’hostilité du corps législatif en France. La mesure, clairement exposée et résolument défendue par le gouvernement, aurait été Votée sans difficulté.

D’après les termes de la convention l’étalon d’or est représenté par des pièces de 20, de 10 et de 5 fr., l’étalon d’argent par l’écu de 5 fr., qui conserve son ancien titre. Les pièces de 2 fr., de 1 fr. et de 50 cent, sont réduites à l’état de billon par l’abaissement du titre à 835 millièmes de fin. La Suisse jouit d’un délai qui s’étend jusqu’en 1878 pour retirer de la circulation la monnaie d’appoint qu’elle a fabriquée au titre de 800 millièmes. En attendant, ses pièces seront reçues sur le même pied que celles des autres états. La quantité maximum de monnaie d’appoint que chaque pays peut