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LES ALGUES


ESSAI DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE


Dans une précédente étude de physiologie botanique[1], il a été question du chêne pris comme type des grands végétaux et particulièrement choisi comme représentant des plantes phanérogames[2]. Ce sont les cryptogames qui nous occuperont ici, et parmi elles, les algues, qui peuvent donner une exacte idée de la classe entière dont elles font partie.

A eux deux, on le sait, ces vastes embranchemens constituent le règne végétal ; bien plus, ils font série, et démontrent le plan d’unité qui préside à l’économie de la création tout entière. Indépendamment de la loi d’évolution inhérente à chaque créature, il est facile en effet de reconnaître que la vie repose sur un principe général de perfectibilité qui, partant d’un organisme essentiellement simple, va se compliquant toujours davantage, suivant la marche d’une progression continue. Ainsi dans le règne minéral pas d’organisation propre, rien que l’ébauche mathématique que nous offre la cristallisation. Dans les deux règnes supérieurs commence d’une manière distincte l’évolution vivante. Là se montre l’organe, dont l’élément primordial est la cellule, et dès lors se manifeste un remarquable parallélisme entre la structure et la fonction, qui, marchant de pair, s’élèvent de degré en degré sur l’échelle de la vie. Les algues, les champignons et les lichens, par exemple, formés de cellules d’une seule espèce, n’ayant ni tiges, ni feuilles, ni racines, sont les plantes les plus inférieures.

  1. Voyez la Revue du 1er août 1866.
  2. Rappelons ici que le règne végétal se divise en deux embranchemens, l’un, comprenant les phanérogames ou plantes à floraison et fructification visibles (chêne, lilas, giroflée, etc.) ; l’autre, renfermant les cryptogames ou végétaux à floraison et fructification invisibles ou peu distinctes (algues, champignons, mousses, etc.)