VIII.
RETRAITE DU CARDINAL CONSALVI.
M. Jackson, comme nous l’avons dit[1], avait résolu de quitter Rome dans les premiers jours de mars 1806. Si le cardinal secrétaire d’état, en ménageant avec tant d’à-propos l’éloignement volontaire de l’envoyé britannique, s’était flatté de procurer une sorte de trêve dans les pressantes réclamations dont le Vatican était assailli par le gouvernement français, son attente fut cruellement déçue. Le cardinal Fesch ne lui accorda aucun répit. Le 2 mars, c’est-à-dire le jour même où il était confidentiellement informé de la détermination de M. Jackson, l’ambassadeur de France se hâta d’adresser une note officielle au ministre de sa sainteté afin de lui demander au nom de l’empereur : 1° l’expulsion des Russes, Anglais, Suédois et Sardes de Rome et de l’état romain ; 2° l’interdiction des ports aux bâtimens anglais, russes et suédois[2].