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Page:Revue des Deux Mondes - 1867 - tome 72.djvu/776

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rale de la question d’Orient. Les populations chrétiennes du nord de la Turquie découvriraient des affinités avec les parties analogues de la monarchie fédérale, et pourraient y trouver des influences plus civilisatrices que l’idéal moscovite et le panslavisme russe. L’Autriche régénérée et refondue pourrait être non-seulement une force conservatrice, mais un foyer civilisateur du côté de l’orient. Voilà le grand avenir que tiennent en leur pouvoir les populations vivaces et généreuses de l’Autriche. Il est assez beau pour les passionner et leur donner la force de surmonter les obstacles.

Les régimes fédératifs ont, eux aussi, leurs crises. La république américaine n’est point encore entièrement sortie des siennes. Ce sont des exagérations contradictoires excitées par des politiques d’un ardent tempérament qui prolongent les difficultés américaines. Le président Johnson, on le sait, est un homme excessif qui provoque par de systématiques bravades les excès contraires de ses adversaires. Les élections partielles de cette année annoncent que l’opinion publique aux États-Unis incline à se séparer du parti radical et penche vers les démocrates. Les prochaines séances du congrès nous apprendront si les radicaux ont été modérés et instruits, ou irrités et aveuglés par leurs derniers insuccès, si le président Johnson est revenu au sentiment des convenances. Cette lutte produirait un bon résultat, si elle décidait le parti radical à choisir le général Grant pour candidat à la présidence ; mais jusqu’à présent le général ne prend d’engagement avec aucun parti, et dérobe ses projets dans un mystère aussi profond que celui où il enfermait ses plans militaires quand il se mit à marteler l’armée confédérée autour de Richmond et de Petersburg. e. forcade.




ESSAIS ET NOTICES.

LES EXPOSITIONS DE LA MALMAISON ET DU PETIT-TRIANON.

Avec la grande exposition viennent de disparaître deux petits musées historiques réunis pour un instant, l’un au Petit-Trianon, l’autre à la Malmaison. Tout ceux qui, dans ce temps où l’oubli vient si vite, ont gardé quelque respect pour le passé auront eu certainement un mouvement de reconnaissance pour la pensée très particulièrement délicate et pieuse d’où est sortie cette double exposition des reliques de la famille impériale et des reliques de la dernière reine de l’ancienne France, cette association touchante des souvenirs de ceux que la fortune a mar-