vernement-général de l’Algérie dirige depuis longtemps déjà de nombreuses explorations vers la région des oasis.
Ce fut seulement, comme on sait, vers l’année 1852 que la domination française s’assit d’une façon incontestable dans les oasis les plus septentrionales du Sahara. Quelques hardies expéditions avaient déjà promené notre drapeau dans cette première zone sablonneuse qui succède à la contrée montagneuse du Tell; des voyageurs aventureux s’étaient avancés plus loin et avaient même visité Tougourt, cité quelque peu légendaire qui semblait être alors l’extrême limite des pays habités. Au reste la conquête française s’étendit sans peine, bien moins par la force des armes que par l’influence des chefs religieux dont on sut capter la confiance. Les renseignemens recueillis dans le cours de ces divers voyages ou obtenus de la bouche des indigènes avaient déjà fait connaître l’existence, au-delà des pays qui avaient été explorés par les Européens, d’un peuple singulier, les Touaregs, de race blanche, mais non d’origine arabe, qui avaient un langage particulier et vivaient au sein même du Sahara. L’un des chefs de ce peuple, le cheik Othman, vint même à Alger, et, par reconnaissance pour l’accueil qu’il y avait reçu, consentit à ramener en son pays une caravane de sujets français. Un interprète arabe, M. Bouderba, put ainsi pénétrer jusqu’à Ghât, qui est une des plus importantes oasis du pays des Touaregs. Un seul fait fera comprendre combien les voyages de ce genre sont lents et difficiles : Ghât est en ligne droite à 300 lieues environ de Laghouat, et la caravane à laquelle s’était joint M. Bouderba mit trente-trois jours à franchir cette distance.
Il serait superflu de rappeler toutes les pérégrinations qui ont été poursuivies dans le Sahara par les soins ou sous le patronage du gouvernement-général de l’Algérie. Le plus souvent ce furent des expéditions militaires qui ne pouvaient pénétrer bien loin à cause des lourds approvisionnemens qu’une troupe armée doit traîner derrière elle. Cependant ces expéditions, qui se terminaient au reste presque toujours de la façon la plus pacifique, n’étaient pas sans effet sur le moral des indigènes; elles habituaient les Sahariens à la présence des Français, elles leur apprenaient à redouter notre puissance, à compter sur notre appui. Si vers l’ouest les oasis du Touat et la ville d’Insalah, qui en est le centre, nous étaient fermées par l’hostilité du chérif Mohammed-ben-Abdallah, vers l’est au contraire le cheik Othman et un autre chef touareg du nom d’Ikhenoukhen ne cessaient de donner des preuves de leur dévouement à notre cause. Il n’était pas difficile d’ailleurs de trouver au milieu même des villes de l’Algérie de nombreux naturels du Soudan, amenés comme esclaves de leur pays natal et redevenus