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MLLE MERQUEM

DERNIERE PARTIE (1).

Les environs de Fécamp sont une des plus belles parties de la Normandie. Les grands plateaux qui viennent buter la falaise ne sont pas monotones comme ceux qu’on rencontre dans le reste du pays de Gaux. Ils ont des mouvemens larges et souples d’une réelle magnificence. Là, comme dans toute cette région, ils sont parsemés de chênaies et de hêtrées au centre desquelles les châteaux et les fermes se réfugient contre les vents de mer ; mais ici, soit hasard, soit intuition du beau, l’habitant n’a pas condamné tous ses ombrages à ces formes rectilignes qui font des autres plateaux une mer de verdure plate parsemée de grands carrés de verdure monumentale, coup d’œil riche, mais ennuyeux. Ici ce sont de vrais bois où les habitations et les centres d’exploitation rurale se cachent dans la clairière, et qui se laissent parfois glisser dans les plis de la cavée avec une grâce mystérieuse. Ces cavées, qui brisent devant le passage de chaque ruisseau l’uniformité de la culture, sont de véritables oasis dont, en regardant l’ensemble du paysage, on ne soupçonne pas toujours la profondeur et l’étendue. Elles sont richement plantées et habitées sur tout leur parcours sinueux et encaissé. On y descend par des chemins en pente rapide que l’on appelle quelquefois échelles, et où les voitures et les excellens chevaux du pays s’engagent résolument à fond de train. On les appelle


(1) Voyez la Revue du 15 janvier, des 1er et 15 février, et du 1er mars.