Le lecteur a pu suivre dans une première étude[1] les origines de la protestation religieuse du moyen âge et voir comment elle se partagea dans le midi de la France en deux courans, le courant vaudois et le courant albigeois ou cathare. D’un côté la foi simple et confiante en une autorité antérieure et supérieure à l’église, de l’autre la raison s’érigeant en juge souverain de l’église et de la foi, telles furent alors comme aujourd’hui les armes des adversaires de la théocratie, papale. La secte vaudoise trouva sa forme ecclésiastique dans cette institution occulte et démocratique des bardes qui nous est apparue autour du Viso. L’organisation de la secte albigeoise est beaucoup plus compliquée. Le système qu’elle oppose à celui des papes est un étrange amalgame de matériaux divers tirés des religions d’Asie et des plus purs élémens du christianisme. Par sa théologie et sa morale dualistes, le catharisme a fait le tourment des esprits qui voudraient y voir une manifestation
- ↑ Voyez la Revue du 15 novembre 1867.