conditions, le travail se fait mal; il faut mettre en magasin des vins qui auraient besoin de rester en cave; les liquides se détériorent faute d’être soignés; les négocians sont forcés de laisser une partie de leurs marchandises chez le producteur, loin de leur surveillance, et par suite exposées à bien des accidens.
La situation de l’entrepôt est pénible aujourd’hui; dans peu de temps, elle sera intolérable. Depuis le décret d’annexion en effet Bercy, profitant de la loi du 16 juin 1859, jouit d’avantages provisoires qui l’assimilent à un véritable entrepôt. Ses immunités cessent le 1er janvier 1870, et Bercy devra supporter toutes les charges communes aux autres arrondissemens de Paris. Les négocians en vins qui vivaient au-delà du quai de la Râpée vont, et c’est leur droit, réclamer leur place à l’entrepôt général. Que fera-t-on alors? Agrandir l’entrepôt est impossible et serait ruineux; on ne peut que surélever les constructions, ce qui ne remédiera pas à grand’ chose, ne créera qu’un emplacement sans importance, et amènera, par les pentes à franchir, de singulières complications dans un travail déjà difficile, et qui ne peut être bien exécuté que de plain-pied. N’y aurait-il pas un moyen de donner satisfaction à tout le monde?
Deux grands établissemens d’utilité publique contigus, séparés l’un de l’autre par une rue étroite et presque toujours déserte, étouffent, chacun pour sa part, dans les limites où ils sont enfermés. C’est l’entrepôt des liquides et le muséum d’histoire naturelle, qui tous deux sont bordés par la petite rue Cuvier. Le Jardin des Plantes dépérit et meurt faute d’espace. Les végétaux s’étiolent, les animaux souffrent, les collections, entassées les unes sur les autres, n’offrent plus que des sujets d’études difficiles à démêler; notre admirable et récente collection anthropologique est moins exposée que cachée dans des mansardes; il y a péril en la demeure, et le temps n’est pas éloigné où il faudra prendre un parti radical, si l’on veut sauver une institution et un établissement indispensables à tous les points de vue. Pourquoi ne pas jeter bas la rue Cuvier, qui ne sert à rien, et donner au muséum les terrains occupés par l’entrepôt? Le Jardin des Plantes pourrait s’étendre alors, mettre les animaux dans des conditions qu’ils ne connaissent pas aujourd’hui, augmenter les plantations, faire construire des serres assez vastes pour que les végétaux n’y soient pas en souffrance, étendre les parcs, agrandir les ménageries, se mettre en un mot par son installation au niveau de la science moderne.
D’un autre côté, il serait bon de ne laisser dans la ville que les hôpitaux d’urgence, c’est-à-dire ceux qui jour et nuit doivent s’ouvrir pour recevoir et abriter les habitans pauvres frappés d’accidens ou de maladie. Quant à ceux qui n’offrent point ce caractère, et qui,