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Page:Revue des Deux Mondes - 1868 - tome 75.djvu/680

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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXXVII.
LA VIE POLITIQUE.
IV. - LA POLICE, LE SERVICE SECRET ET LE TICKET-OF-LEAVE-MAN.



Quiconque tient à se faire une idée juste des institutions britanniques doit se défier des apparences[1]. A première vue, le policeman est un sergent de ville ; pour peu néanmoins qu’on creuse sous l’écorce des choses, on ne tarde point à découvrir que les deux services publics de la police en Angleterre et en France se trouvent séparés par des abîmes. Le principe qui les dirige, les fonctions, le personnel, tout est différent. Au lieu de constituer un instrument de règne, une arme entre les mains des partis victorieux, la police anglaise est un système d’assurance mutuelle contre les malfaiteurs. L’agent de la force publique, quoique nommé par le gouvernement, appartient dans la rue à tout passant qui a besoin d’un renseignement ou d’une protection. Il n’est pas l’homme de l’état, il est l’homme de la société.

Au commencement du XIXe siècle, la police de Londres était encore dans l’enfance. Chaque paroisse se gardait elle-même au moyen

  1. Voyez la Revue du 15 août 1867 et du 1er février 1868.