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RECETTES.
Impôts et revenus ordinaires.


Contributions directes (impôts sur les terres, les bâtimens, l’industrie et les revenus) 136,860,000 fr.
Impôts de consommation (boissons, viandes, sucres) 26,807,500
Revenus et monopoles (sels, tabacs, loteries) 52,187,500
Droits d’enregistrement et de timbre, taxes diverses 23,482,500
Propriétés domaniales (produit net) 7,147,500
Recouvremens divers 215,000
246,700,000 fr.


Ressources extraordinaires.


Part dans l’actif commun (produit des douanes et recouvremens divers partages avec l’Autriche) 20,147,000 fr.
Arrérages d’impôts, loyers et fermages 19,042,500
Créances diverses à recouvrer 3,900,000
Emprunt de 1868 (partie réalisée) 75,000,000
118,089,500 fr.


Résumé : Total des recettes 364,789,500 fr.
— dépenses 3399,789,500
Différence à l’actif 25,000,000 fr.

Ainsi tous les services étant raisonnablement pourvus, on va rester avec une disponibilité de 25 millions de francs qui ne trouveront leur emploi que l’année prochaine. A première vue, voilà une situation rassurante. Si l’on considère que l’accroissement à peu près certain des impôts indirects permettra de soulager la propriété foncière, que la création des chemins de fer et un essor industriel inespéré ouvriront des sources nouvelles de revenu, enfin que la plus lourde charge du présent, la dette pour le dégrèvement féodal, s’amortit de jour en jour et doit disparaître dans une période assez courte, on reconnaîtra que la Hongrie peut vivre par ses propres ressources, et qu’à moins de complications qui jetteraient le trouble dans ses finances, son avenir économique est assuré.

Il faut dire maintenant comment cette vitalité de la Hongrie se rattache aux intérêts généraux de l’Europe, comment elle éloigne les probabilités de guerre. Depuis que les deux groupes de l’empire ont pris le maniement de leurs propres affaires, depuis qu’il dépend d’eux d’introduire dans leurs administrations l’économie. Je contrôle et la prévoyance, la confiance dans l’avenir a remplacé le découragement et l’inertie. De part et d’autre, les finances publiques se sont équilibrées. On dirait que le peuple hongrois a pris à cœur de donner un démenti à ceux qui le considéraient comme incapable des travaux de la paix; les capitaux étrangers affluent si abondamment, que le patriotisme exclusif de quelques Magyares s’en est effrayé, et on vient d’introduire un projet de loi sur la na-