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LE DERNIER
DES
FÉDÉRALISTES AMÉRICAINS

JOSIAH QUINCY.

Life of Josiah Quincy, of Massachussetts, by his son Edmund Quincy, Boston 1867.

Il faut plonger dans les ténèbres de l’histoire, de la philologie, de l’ethnographie, pour retrouver les origines des sociétés européennes; il n’est pas besoin de chercher bien loin pour connaître celles de la société nouvelle qui s’est fondée aux États-Unis. On assiste là, comme à une grande expérience, à la formation, non pas seulement d’un peuple, mais, on peut le dire, d’une race humaine, car c’est bien une race qui se crée dans le nouveau continent. Traits physiques et caractères moraux y sont soumis à une véritable métamorphose; on y peut observer de quelle façon les sociétés se transforment dans un milieu nouveau, de quelle façon les principes, les idées, concourent aussi bien que les climats et les circonstances extérieures à pétrir l’argile humaine. Quand on regarde bien les États-Unis, on y découvre un génie tout nouveau, qui n’est ni le génie anglo-saxon ni le génie latin, mais qui a pris quelque chose et l’un et à l’autre, au premier son étroitesse, sa raideur, sa virilité, la manie juridique, la puissance d’aversion, l’application obstinée, au second l’amour des idées générales et des théories, le