Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1868 - tome 77.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus de 12 francs (10 shillings) pour chaque exercice de dessin, de géométrie, de perspective ou de mécanique exécuté dans un temps déterminé et ayant mérité une mention favorable. Une somme qui n’excède pas 18 francs peut être remise à l’élève pour un bon dessin d’objet d’utilité ou d’ornement, des feuillages, des fleurs d’après nature, ou pour quelque morceau soit d’architecture, soit de mécanique d’après un modèle, s’il a été fait dans l’école durant l’année. Ajoutons que les artisans qui ont réussi dans les travaux de dessin peuvent trouver dans l’objet de leur étude une véritable profession. Après quatre examens, ils reçoivent un diplôme du deuxième degré, et dès lors peuvent être choisis pour enseigner dans les écoles des pauvres et dans les classes du soir. Le ministère ne se croit pas dégagé de tout devoir envers les villes et les villages qui ne posséderaient que des établissemens libres et ne relevant pas de South-Kensington. Il accorde des récompenses dans ces localités, mais la largesse est moindre, et il y a une clause restrictive. Les prix ne sont point remis en argent tant que les professeurs qui donnent l’enseignement ne sont pas en possession des diplômes que délivre le comité. Ainsi South-Kensington a fait la part des premiers, des plus impérieux besoins, ceux de la diffusion, même dans les classes jusqu’ici déshéritées des plus élémentaires notions de l’art. On a pourvu d’abord à l’enseignement primaire.

Il a institué aussi un enseignement secondaire dans tout le royaume-uni, pour faire suite aux écoles des pauvres et aux classes du soir. Certaines écoles spéciales de dessin, — le règlement les nomme simplement « des établissemens consacrés à l’instruction d’art, » — ont des collections en permanence ouvertes à l’étude, et dans lesquelles le professeur est lui-même muni d’un diplôme du troisième degré. Ces collections correspondent à un service particulier de South-Kensington dont nous aurons à parler plus loin. Le comité donne aux écoles spéciales une subvention régulière. Il leur demande cependant de faire acte de bon vouloir en faveur de la vulgarisation générale de l’enseignement qu’on y professe, et de prêter leurs aménagemens plusieurs fois par semaine et au moins deux heures chaque fois aux cours du soir pour les artisans. Les sommes promises pour la direction des examens, celles qu’on accorde aux auteurs de dessins achevés d’une manière satisfaisante, sont réellement considérables. On donne 10 livres pour les élèves-professeurs de chaque établissement fréquenté par 30 artisans, 20 livres lorsque les artisans seront au nombre de 100, 10 livres pour tout diplôme de troisième degré délivré après l’examen annuel de Londres à un artisan ou à un professeur instruit dans l’école.

Les meilleures œuvres sont réservées pour un grand concours,