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Page:Revue des Deux Mondes - 1868 - tome 78.djvu/519

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ÉTUDES
DE MŒURS ROMAINES
SOUS L’EMPIRE

IV.

L’ESCLAVE.


La famille et la société antiques reposaient sur l’esclavage ; il n’est pas possible de les comprendre sans lui. À Rome, non-seulement l’influence de l’esclave est dominante dans la maison, mais il lui est arrivé sous l’empire d’être souveraine dans l’état. Tacite a dit ce mot cruel sur les césars : Ils sont les maîtres des citoyens et les esclaves des affranchis. On est donc sûr, quand on étudie l’histoire politique ou les mœurs privées de cette époque, de rencontrer toujours devant soi ce personnage obscur et important sans lequel rien ne s’explique, et il tient trop de place alors dans les intrigues de la vie publique comme dans les crises de la vie intérieure pour qu’on ne soit pas très curieux de le bien connaître.

Cela n’est malheureusement pas très facile. Les sociétés ne montrent volontiers que leurs étages supérieurs, et l’histoire ne nous entretient guère que des grands personnages et des classes élevées. Quand on veut pénétrer plus bas, il semble naturel de s’adresser à la comédie, qui peint la vie bourgeoise et représente les petites gens. La comédie romaine fait souvent agir et parler les esclaves ; il n’y