contentait jadis, il était placé entre deux coins de fer portant chacun une entaille. Le monnayeur frappait à l’aide d’un marteau pesant trois livres un ou plusieurs coups jusqu’à ce que la pièce eût reçu l’empreinte ; puis celle-ci était remise au juge-garde des monnaies, qui vérifiait le poids, et la faisait, selon qu’il la trouvait droite ou non, entrer en circulation ou jeter à la fonte.
Tout ces système fut renversé par l’invention simultanée du laminoir, du découpoir et du balancier. L’emploi de ces outils devait donner à la fabrication une rapidité que la découverte de l’Amérique et l’importation de métaux précieux qui en résulta semblaient rendre indispensable. En 1550, Aubin Olivier, qui avait créé le balancier, fut nommé par Henri II maître-ouvrier, garde et conducteur des engins de la monnoye des Etuves, et l’on peut voir encore, soit au musée monétaire du quai Conti, soit au cabinet des médailles de la Bibliothèque impériale, quels types supérieurs on obtint immédiatement par le nouveau procédé, et, grâce aux admirables poinçons gravés par Marc Béchot. Ce genre de fabrication était appelé la monnaie au moulin, parce que le laminoir, établi sur un bateau, était mis en mouvement par une roue hydraulique. Le coupoir, sorte d’emporte-pièce conduit par une vis, donnait aux flans une régularité parfaite, et les empreintes obtenues par le balancier étaient irréprochables. Ces améliorations, qui, par la sûreté des moyens mis en œuvre, simplifiaient singulièrement le travail des ouvriers, ne faisaient point l’affaire des confréries de monnayeurs. Leur opposition, fut si acharnée que dès 1585 la monnaie au moulin fut interdite ; les Etuves furent exclusivement réservées pour le frappage des médailles. Cet état de choses regrettable fut maintenu pendant longtemps ; sous Louis XIII, les pièces courantes étaient encore battues au marteau. Lentement et comme à regret on revint à la fabrication inaugurée par Henri II ; une déclaration, royale en date du 30 mars 1640 ordonna de frapper la monnaie d’or au moulin ; en 1644, cette mesure fut étendue aux espèces d’argent, et enfin en 1645 la fabrication au marteau fut formellement interdite comme préjudiciable à la pureté des monnaies du roi. Dès lors le balancier devint le seul engin frappeur dont on se servit. Sous le règne de Napoléon, il fut perfectionné par Gingembre, qui obtint même un prix de 25.000 francs en récompense des améliorations notables qu’il avait introduites dans la fabrication. Conservé aujourd’hui encore pour la frappe des médailles, le balancier a fait place depuis 1846 aux presses monétaires, employées pour la première fois vers 1829 en Bavière par Ulhorn, à qui en est due l’invention, Apportées en France par Thonnelier, qui leur a donné son nom, un peu comme Americo Vespucci a baptisé le continent découvert par