Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1868 - tome 78.djvu/823

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de moindre dimension que celles dont nous venons de parler. L’une d’elles est consacrée aux plantes tropicales qui exigent le plus de chaleur ; on y retrouve de petits exemplaires de plusieurs arbres que nous avons mentionnés. Il faut y ajouter le caféier, dont le fruit ressemble à une cerise et renferme deux graines appliquées l’une contre l’autre par la face plane, creusée d’un sillon, l’arbre à pain, base de la nourriture des Polynésiens, le cannelier à l’écorce aromatique, le Quassia amara, bois précieux pour la médecine, et le trèfle de l’Inde, dont les deux folioles latérales de la feuille sont animées d’un mouvement oscillatoire continu. Dans une autre serre, consacrée également aux végétaux des tropiques, se trouvent de beaux pieds du Carludovica palmata, espèce de baquois indigène du Pérou et de la Nouvelle-Grenade, avec les fibres duquel on tresse les chapeaux de Panama. À côté de ces plantes utiles, le botaniste s’arrête devant des espèces de vignes du sud de l’Afrique dont le tronc est prodigieusement renflé à la base, et devant le magnifique cierge de Honduras dédié à lady Macdonald, et qui porte des fleurs ayant jusqu’à 35 centimètres de diamètre.

Traversons sans nous arrêter une petite orangerie consacrée à la culture des plantes du Cap, et pénétrons dans une serre où l’on a eu l’heureuse idée de ne réunir que des plantes utiles soit à l’industrie, soit à la médecine, entre autres l’arbre de l’Amérique centrale qui produit le baume du Pérou, le giroflier, dont les boutons de fleurs sont employés sous le nom de clous de girofle, l’ipécacuanha, l’un de nos plus précieux médicamens, l’arbuste dentelle, ainsi nommé parce que les feuillets internes de l’écorce, imitant la dentelle, sont découpés en collerettes et manchettes fort élégantes, l’arbre qui fournit le bois de Campêche, celui qui donne la noix muscade, les différentes espèces de quinquinas, que les Anglais et les Hollandais, prévoyant avec raison la disette future de cette précieuse écorce, cultivent maintenant sur une grande échelle dans les montagnes de l’Inde, de Ceylan et de Java, l’arbre tanghin, au suc vénéneux, servant aux épreuves judiciaires chez les habitans de Madagascar. Enfin une foule de fruits exotiques, la goyave des Antilles, le litchi des Chinois, le durian de la Malaisie, l’avocatier, la mangue, nous donnent une idée de la pomologie tropicale.

Si la serre précédente est consacrée aux plantes utiles, les deux suivantes rentrent dans le domaine de l’horticulture et de la botanique. L’une renferme spécialement les bégoniacées et des végétaux qui réclament une température, une humidité et une culture analogues ; l’autre abrite les plantes grasses, dont les formes bizarres frappent les yeux les plus distraits. Tels sont le cierge à cheveux blancs et le cierge gigantesque, qui s’élève quelquefois dans la