Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 81.djvu/1005

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
TERRITOIRE D'ALIASKA
ET LES
COLONIES DU NORD-OUEST DE L'AMERIQUE

I, Travel and adventure in the territory of Aliaska, by Pred. Whymper ; 1868. — II. Vancouver Island and British Columbia, by Matthew Macfie ; 1865. — III. Scenes and studies of savage life, by G. M. Sproat ; 1868.

Les côtes qui bordent au nord l’Océan-Pacifique sont, en l’état présent des communications terrestres et maritimes, la région du globe la plus éloignée de nous ; c’en est aussi la moins connue. Ces terres se nomment la Sibérie, le Kamtschatka, l’Amérique russe ; situées sous un climat sévère, couvertes de neige et de glaces une bonne partie de l’année, elles ne produisent pas les objets que l’Européen juge indispensables à la vie ; on n’en exporte guère que des fourrures. Néanmoins les territoires dont il s’agit n’ont pas été dédaignés par les nations civilisées. Les Russes en prirent possession dès que les marins du XVIIe siècle en eurent exploré les rivages. Les Anglais du Canada et de la baie d’Hudson poussèrent jusque-là leurs excursions aventureuses. Si stérile qu’un tel sol fût en apparence, on le jugea digne de s’en partager les morceaux par des traités diplomatiques ; ce qui est plus étonnant, les Américains du nord, à qui l’espace ne fait pas encore défaut cependant, viennent d’en acheter une partie à un prix que d’autres peuples donneraient à peine pour les terrains les plus fertiles. La cession de l’Amérique