Cuba ont indiqué les compensations qu’ils ont le droit de réclamer à défaut d’indemnité. L’étude eu budget de l’île de Cuba apprend que plus de 126 millions de francs sont mis à la disposition du gouvernement de Madrid[1]. Si l’on rapproche ces chiffres de ceux du budget total de l’Espagne, on constate que les Antilles, avec une population de moins de 2 millions d’habitans, paient 35 pour 100 de la dépense militaire et maritime de la métropole, tandis que celle-ci, avec 16 millions d’habitans, paie seulement 65 pour 100. L’administration intérieure de la Péninsule coûte 25 millions de francs, l’administration intérieure des Antilles coûte 12 millions 1/2. La dépense a triplé depuis 1855 ; le seul service des travaux publics dans les îles supporte, pour aine somme de travaux de 972,855 fr., des frais de personnel qui s’élèvent à 531,222 francs[2]. Le budget secret, le budget des exactions, monte, d’après la déclaration des délégués entendus à l’enquête, à plusieurs millions, honteusement distribués entre la plupart des fonctionnaires espagnols.
La réforme du budget, la répression des voleurs, seraient les deux premières compensations de l’émancipation sans indemnité, La réforme de la législation du commerce, de la navigation et des douanes serait la troisième. La liberté commerciale a sauvé les colonies anglaises ; elle diminuerait le prix des objets de consommation et par conséquent le prix de la vie de chacun, doublerait le commerce avec les autres peuples et par suite le prix de vente des produits, abaisserait les frets maritimes. Le commencement de liberté que l’Espagne accorda en 1817 au port de La Havane a été l’origine de la grande prospérité de l’île. Le trésor trouverait son compte à ces réformes, par exemple en ce qui touche la farine. Un droit de 3 ou 4 francs par baril de 100 kilogrammes rapporterait de 3 à 4 millions, tandis que la farine espagnole, privilégiée, ne paie pas de droit aux douanes et coûte cher aux habitans. Avec l’abolition de l’esclavage, il faut compter sur la sécurité et par conséquent sur la restauration du crédit et sur l’amélioration des produits industriels et agricoles. Enfin cette grande mesure de justice permettra de faire appel à l’immigration européenne et américaine, détournée de ces contrées magnifiques par l’esclavage, et