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JEAN CHRYSOSTOME
ET
L’IMPÉRATRICE EUDOXIE

seconde partie[1].

VI.

« Qui avait mis le feu à la basilique et amené cet effroyable désastre ? — À quelle heure l’incendie avait-il éclaté, et dans quelles circonstances ? » — Telles étaient les questions qui se croisaient de toutes parts dans Constantinople pendant les jours qui suivirent l’embrasement de Sainte-Sophie, et auxquelles répondaient vingt versions différentes, mais se rattachant toutes à certains points principaux. En ce qui concernait les auteurs de l’incendie, ces points étaient au nombre de quatre.

1° C’était Jean qui, assisté des évêques ses partisans, de ses clercs et de ses diaconesses, avait mis le feu à l’église pendant le temps où on les y avait laissés seuls, avant son départ. Son motif était d’empêcher un autre que lui de prêcher dans cette chaire, théâtre de sa popularité et de sa renommée. Il espérait aussi que le feu, gagnant de proche en proche, pourrait atteindre le palais occupé par l’impératrice et l’empereur, et les envelopper tous deux dans la même ruine que l’église.

Cette version était celle des évêques et des courtisans ennemis de Chrysostome. Les magistrats chargés de l’instruction judiciaire l’admirent pour un instant, puis reculèrent, comme on le verra, devant

  1. Voyez la Revue du 15 juillet, du 1er septembre 1867 et du 15 mai 1869.