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LA
SCIENCE ET LA CONSCIENCE

II.
LES HISTORIENS.

I. Histoire grecque (MM. Thirlwall, Grote). — II. La Cité antique, par M. Fustel de Coulanges. — III. Histoire romaine (Niebuhr, Michelet, Mommsen). — IV. Histoire de France et de la Révolution (Augustin Thierry, Guizot, Henri Martin, Michelet, Louis Blanc, Quinet, Lanfrey).

On a vu dans un précédent travail[1] comment la physiologie et une certaine psychologie expérimentale en venaient soit à supprimer les caractères essentiels des phénomènes psychiques, soit à les altérer en ramenant ces phénomènes à leurs conditions organiques et à leurs lois morales. C’est ainsi que ces études, dites positives, changeaient la face de la vie humaine, et faisaient disparaître avec le libre arbitre la moralité qui la constitue. Tout en reconnaissant les résultats acquis de l’expérience, nous avons essayé de les séparer des conclusions contestables que nombre de physiologistes en tirent, et de fixer les limites précises où finit la compétence de l’expérience physiologique, où commence celle de la conscience. Nous voudrions développer une thèse semblable à propos de l’histoire, et faire voir comment, par une méthode analogue à celle des sciences naturelles, certaines écoles historiques ne laissent guère plus de place au libre jeu des facultés et des volontés humaines que telles écoles de physiologie et de philosophie

  1. Voyez la Revue du 15 mai.