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UN NATURALISTE
DANS
L'ARCHIPEL MALAIS

The Malay Archipelago. — A narrative of travel by Alfred Russel Wallace, London 1869. Macmillan, 2 vol.


La côte sud-est de l’Asie se continue par un vaste banc sous-marin qui porte la presqu’île de Malacca et les îles de Sumatra, Java et Bornéo. On n’a pas toujours présente à l’esprit l’étendue réelle de ces îles de l’extrême Orient. Bornéo seule, que l’équateur divise en deux parts égales, est assez grande pour contenir le royaume de la Grande-Bretagne tout entier, que l’on pourrait y coucher dans un lit de forêts. Les voyages d’une île à l’autre durent des semaines, des mois. La profondeur moyenne de la mer dans ces parages n’est que d’environ 70 mètres, et les navires peuvent mouiller à peu près partout ; mais un détroit d’eaux très profondes, qui baignent Célèbes et les îles Philippines, sépare cette région d’un autre plateau sous-marin qui s’étend au nord de l’Australie, et sur lequel repose, avec d’autres îles plus petites, la Nouvelle-Guinée. Une chaîne continue de volcans, dont un grand nombre encore en activité, coupe Sumatra et Java de l’ouest à l’est, et se dirige ensuite vers le nord à travers les Philippines. Des secousses souterraines se font sentir au moins chaque mois, et rarement l’année se passe sans qu’un district quelconque soit ravagé par un tremblement de terre sérieux où par une éruption de laves. Des cratères éteints depuis