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retourne sur lui-même de façon à circonscrire une sorte de cour de 8 mètres de longueur munie d’une seule ouverture d’entrée. À l’un des angles de cette enceinte, on observe une maçonnerie cylindrique creusée d’une étroite cavité intérieure et élevée de 1 mètre environ au-dessus du sol. Près du bâtiment principal, un autre plus petit est composé d’une seule pièce, et au-delà on a pu suivre un mur qui s’enfonce sous le tuf ponceux du côté opposé à la mer. Enfin, plus à l’est, de nombreuses crêtes de murs appartiennent à des bâtimens qui n’ont pas été déblayés.

Le mode de construction des murailles est entièrement différent du genre de maçonnerie exclusivement usité aujourd’hui à Santorin et à Therasia. La pouzzolane n’y entre pour rien ; la chaux, soit pure, soit mélangée, y manque complètement. Les parois sont formées par une série de blocs de lave irréguliers, superposés sans ordre, non taillés, dont les interstices sont remplis par une cendre volcanique rougeâtre dépourvue de cohésion. Entre les pierres s’étendent dans tous les sens de longues et tortueuses branches d’olivier encore revêtues de leur écorce et arrivées à un état avancé de décomposition. Le bois en est d’un brun presque noir, comme carbonisé ; il se réduit le plus souvent en poussière au moindre contact. Il n’est pas rare néanmoins d’en trouver quelques morceaux moins profondément altérés, qui présentent seulement une couleur plus foncée et une densité plus grande que le bois d’olivier intact. À l’intérieur des chambres, nul enduit calcaire, tout au plus un badigeonnage grossier avec la même matière terreuse rouge interposée entre les pierres de la maçonnerie. À l’angle extérieur de l’un des murs, on observe des blocs taillés, la plupart volumineux, disposés en assises horizontales. Le bloc le plus élevé présente même sur la face supérieure une excavation cylindrique parfaitement taillée d’environ 5 centimètres de profondeur, et sur l’un des pans des traits creusés avec un instrument aigu et contondant.

La façade nord est percée de deux fenêtres ; une troisième fenêtre et une porte ont été reconnues sur les autres côtés. Enfin entre les différentes chambres on distingue les traces de plusieurs ouvertures pratiquées dans l’épaisseur des murs. Les portes et les fenêtres étaient surmontées de pièces de bois semblables à celles qu’on a trouvées dans la maçonnerie ; elles se sont de même décomposées avec le temps, ce qui a déterminé l’éboulement des blocs de pierre qu’elles soutenaient, de sorte que la situation des ouvertures n’est sauvent reconnaissable qu’au désordre plus grand qui règne dans la portion correspondante des murailles et à la présence de quelques pierres grossièrement taillées.

Partout le toit était effondré ; les débris en étaient entassés dans