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Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 84.djvu/736

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LES
SOCIETES ANONYMES
EN ANGLETERRE ET EN ITALIE

I. The Companies Act, 1863. — II. The Campanies Act, 1867. — III. Il Sindacato gavernative, le società commerciali e gli istituti di creditò nel regno d’Italia, per Carlo de Cesare ; 2 vol., 1867-1869. — IV. Riforma del Sindacato (recueil officiel de rapports ministériels, décrets royaux et circulaires), 1869.

Entre toutes les formes que l’association peut revêtir, il n’en est pas qui ait autant remué le monde que celle des sociétés anonymes, où la responsabilité de chaque associé est restreinte au montant de sa mise. Ce n’est pas à des circonstances fortuites, à un pur engouement qu’est due la faveur dont les sociétés anonymes jouissent de nos jours chez tous les peuples civilisés. L’universalité même du phénomène est la preuve qu’il a de profondes racines dans l’état de nos mœurs, de nos idées et de nos besoins. La constitution de sociétés, commerciales divisées en un nombre infini d’actions, dont chacune est de peu de valeur, accessible à tous, aisément transmissible, correspond en effet admirablement à notre situation sociale, à la nature de nos esprits et à la tâche que notre siècle s’est proposée. Chez des nations qui sont des démocraties tant au point de vue politique qu’au point de vue économique, c’est-à-dire où la richesse se répand plutôt qu’elle ne s’accumule, rien ne se peut faire de grand que par le concours d’une partie considérable du pays. Or quelle est la force d’attraction qui peut avoir le privilège d’exciter et de réunir ces contributions multiples dont toute entreprise