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LE RÉGIME MUNICIPAL DES VILLES.

France compte de députés. La court of aldermen se compose des aldermen et du lord-maire, la court of councilmen se compose des councilmen, des aldermen et du lord-maire, la court of common hall se compose du lord-maire, de quatre aldermen, et d’autant de liverymen des corporations qu’il y a de freemen dans la Cité. C’est ce dernier corps, court of common hall, qui élit chaque année deux aldermen, entre lesquels la court of aldermen choisit le lord-maire.

Ainsi donc le lord-maire n’est pas choisi directement par les électeurs, et tous les habitans ne sont pas électeurs. Les pouvoirs sortent de la main des contribuables et de celle des corporations, et le maire est choisi par les aldermen et parmi eux. L’alderman et les conseillers de chaque quartier sont chargés de ce quartier. Réunis en cour, les aldermen ont des attributions à la fois judiciaires et exécutives. Réunis en common council avec les councilmen, ils forment le véritable conseil municipal de la Cité, divisé en comités permanens et en comités spéciaux. On sait de quels honneurs jouit le lord-maire, quel rang il occupe dans les cérémonies, avec quelle splendeur il offre l’hospitalité aux rois et aux ministres. Il exerce un petit pouvoir, il dispose d’un petit budget ; mais il est le premier citoyen d’Angleterre, et il représente la souveraineté de la commune, partout vivante dans ce pays libre à côté de la souveraineté de l’état.

En dehors de la Cité, chaque division administrative a gardé son nom de paroisse, ou pris le nom de district pour un groupe de paroisses. Dans le premier cas, le pouvoir local est le vestry de la paroisse ; dans le second, c’est le district board. L’un et l’autre de ces pouvoirs est électif. Le nombre des vestrymen varie avec le nombre des contribuables, depuis 18 au moins jusqu’à 120 au plus, non compris les curés et officiers de la paroisse (incumbents et church-wardens), qui sont vestrymen de droit. Est électeur tout résident payant impôt (rated householder) ; est éligible tout contribuable inscrit à la taxe des pauvres pour un revenu supérieur à 1,000 francs (40 liv.). Le renouvellement a lieu par tiers ; les membres élus nomment leur président.

Tel est le système établi ou du moins régularisé par la loi de 1855[1]. Il y a bien çà et là quelques traces subsistantes d’antiques usages. La présidence de tel ou tel vestry revient de droit à un personnage. Le doyen de Westminster, avec son chapitre et quelques burgesses, nomme encore un high steward, officier décoré d’une perruque, vénérable et inoccupé. Rien ne meurt que de sa belle mort en Angleterre, et on ne tue jamais une coutume violemment ; mais

  1. Act for the management of the Metropolis, 18 et 19 Vict., ch. 120.