d’un demi-litre. Quant aux eaux-de-vie et autres spiritueux, la douane s’est un peu relâchée de ses rigueurs, dont quelques chiffres donneront une idée. En 1859, le droit étant de 6 dollars l’hectolitre, il entrait aux États-Unis 70,000 quarts de cognac ; en 1870, le droit ayant été porté à 96 dollars environ l’hectolitre payables en or, il n’en entre plus que 7,000 quarts. Les propositions du comité réduiraient le droit à 2 dollars par gallon, c’est-à-dire à 45 dollars environ l’hectolitre payables en or. Pour les tissus de laine, de coton et de soie, comme pour les vêtemens confectionnés, il y a également quelques réductions, mais en somme peu considérables, et dont aucune ne dépasse 5 ou 6 pour 100. Le commissaire spécial s’est seulement attaché à simplifier les classemens et à donner à la taxe une forme qui échappât le plus possible aux ambiguïtés, employant pour cela, comme terme ou étalon, tantôt la valeur, tantôt la mesure, tantôt le poids, isolés ou combinés. À défaut d’un dégrèvement sérieux, on aura du moins des nomenclatures mieux faites et des vérifications plus promptes.
Pour les métaux, qui sont en tout tarif la matière la plus discutée, un arrangement semble avoir eu lieu à la dernière heure entre les Pensylvaniens et le commissaire du revenu. M. Kelley et les siens ont, de guerre lasse, abandonné 2 dollars sur le droit de 9 dollars dont le tarif de 1864 frappait la fonte en saumons, ce qui a ramené à 7 dollars par tonne les propositions du comité portées devant le congrès. En revanche, M. Wells s’est non-seulement désisté de sa demande de dégrèvement pour les aciers fondus ou forgés, mais encore il a consenti à une augmentation sur les aciers et les fers ouvrés, marquant ainsi l’intention de mesurer la taxe au degré de la main-d’œuvre, et rompant avec Sheffield d’une manière assez ouverte pour éloigner de lui jusqu’au soupçon d’une complicité. Voici maintenant un détail qui est plus récent encore, et où ce n’est plus le comité des voies et moyens, mais l’une des chambres du congrès qui a eu le dernier mot. D’ordinaire ces matières de douanes y sont l’objet d’un simple enregistrement : quand un changement intervient, c’est pour des incidens de quelque gravité. Or le droit sur les fontes brutes a été définitivement réduit à 5 dollars par un vote de la chambre des représentai. A 5 dollars au lieu de 7, comme M. Wells y avait consenti, au lieu de 6 du tarif de 1861 ou de 9 du tarif 1864 ! mais c’est là un désaveu du passé et une sorte de volte-face économique. Évidemment l’opinion poursuit son travail et la question s’éclaire. On sent de plus en plus qu’un empire qui se débat sous l’étreinte du papier-monnaie a, pour s’en dégager, autre chose à entreprendre que l’incubation maladive de quelques industries, et qu’il doit chercher ailleurs les moyens de